Cette dissertation complète et entièrement rédigée, se demande si la raison est une vertu en soi et si elle se suffit à elle-même. Cette question reviendrait à démontrer qu'Aristote a raison et c'est ce que ce travail tentera de démontrer en traitant, dans une première partie, de la puissance de la rationalité et de ses principes ; dans une deuxième partie de la démonstration, le propos sera toutefois nuancé en replaçant la raison à sa juste place dans la pensée aristotélicienne.
[...] « Pourquoi Aristote a-t-il raison ? » Dans le livre X de l'Ethique à Nicomaque, Aristote lie la question de la rationalité à celle de la vie heureuse. En effet, pour lui, le bonheur doit être une activité menée en lien avec la raison et en accord avec la vertu. Toutefois, cette notion - la raison - est envisagée par Aristote de deux manières, l'une pratique et contingente à l'éthique, l'autre théorique et liée à la connaissance. Plus généralement, lorsqu'on invoque la raison, on fait d'abord référence à la capacité à penser de manière logique, rationnelle. [...]
[...] Ainsi, pour Aristote, la raison est immuable dès lors qu'elle satisfait à ces quatre principes. Le philosophe est l'incarnation de la raison. Pour Aristote, le philosophe a raison non pas seulement parce qu'il utilise la raison mais parce qu'il est la raison même. En effet, en philosophant, l'homme ordonne, évalue et rend intelligible toute chose. La philosophie permet ainsi de dépasser l'expérience. En effet, cette dernière ne nous permet que de saisir des cas particuliers alors que le raisonnement conduit à déterminer et à comprendre les causes des choses. [...]
[...] O I / Aristote a raison par définition Les principes du raisonnement fondent celui-ci comme vérité. La raison s'appuie sur quatre principes qui en constituent sa puissance : les principes d'identité, de non-contradiction, du tiers-exclus et de causalité. Le premier principe (identité) a été posé par Aristote lui-même qui écrit qu'une chose est ce qu'elle est et que ce principe est l'exigence principale du discours rationnel. Le second principe (non-contradiction), mis en évidence également par Aristote comme un axiome dans Métaphysique, postule qu'il « est impossible qu'un même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps et sous le même rapport à une même chose ». [...]
[...] O In fine, en considérant la pensée d'Aristote, il est permis d'affirmer qu'elle se fonde bien sur la raison et ses postulats logiques et qu'elle met en évidence la puissance normative de celle-ci. Toutefois, cette raison n'est pas absolue, cette dernière considération nous permettant de conclure qu'Aristote a partiellement raison, au même titre que ses prédécesseurs et ses successeurs dans l'histoire de la pensée philosophique ; parce qu'elle en souligne le double sens, cette dernière affirmation résonne d'ailleurs de belle manière avec les propos d'Aristote selon lesquels « l'homme est un animal raisonnable ». [...]
[...] Du point de vue de la foi, qui nous permet de dépasser les limites du naturel, les principes du raisonnement sont écornés. En effet, en théologie, l'expérience est première et est contingente à la notion d'incertitude, quand la raison apporte, elle, la certitude. A cet égard, Kierkegaard place la foi avant la raison comme guide de l'action de l'homme. La considération de la complexité de la réalité et de ses apories complète cette défiance vis-à-vis de la raison comme fondement premier de l'action de l'homme. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture