Travail, travail salarié, travail scientifique, travail artistique, John Ruskin, tripalium, Temps modernes, Chaplin, terrae incognitae
Le substantif « travail » dérive du mot latin tripalium, qui désigne un instrument de torture : dans ses origines étymologiques mêmes, le labeur est donc directement lié à la souffrance, à la contrainte. Dans cette perspective, comment comprendre cette phrase du critique d'art John Ruskin : « La suprême récompense du travail n'est pas ce qu'il vous permet de gagner, mais ce qu'il vous permet de devenir » ?
[...] Pour quel type de travail la récompense gît-elle dans ce qu'elle permet de devenir ? Le substantif « travail » dérive du mot latin tripalium, qui désigne un instrument de torture : dans ses origines étymologiques mêmes, le labeur est donc directement lié à la souffrance, à la contrainte. Dans cette perspective, comment comprendre cette phrase du critique d'art John Ruskin : « La suprême récompense du travail n'est pas ce qu'il vous permet de gagner, mais ce qu'il vous permet de devenir » ? [...]
[...] Mais combien ont la chance de trouver leur vocation et d'exercer un travail qui leur plaît ? Nous ne pouvons nous appuyer sur des études statistiques, mais le bon sens nous dicte qu'une majorité subit son travail, et que la suprême récompense de celui-ci est de lui permettre de devenir . un esclave. Le travail scientifique Examinons à présent le travail scientifique. Celui-ci désignera ici tout type de travail en rapport avec la connaissance, englobant ainsi chercheurs, expérimentateurs de toutes les disciplines, mais aussi philosophes, psychologues, sociologues . [...]
[...] Finalement, il aura été profitable de veiller à dissocier les différents sens d'un mot, pour ne pas tomber dans le paradoxe, comme les sorites n'ayant pas su définir le mot « tas ». En outre, il convient de ne pas s'en laisser conter, et de ne pas croire sur parole ceux qui comme John Ruskin ou comme John Fuller affirment que « Plus tu travailles dur, plus tu es chanceux ». Il est aisé de présenter le tripalium comme valeur supérieure et fédératrice, lorsqu'on fait partie de ceux qui n'ont pas à travailler pour assurer leur subsistance. [...]
[...] Mais argent et gloire sont-elles les récompenses ultimes de l'artiste ? N'a-t-il pas, grâce à l'art, le moyen de devenir autre que lui-même - meilleur que lui-même ? L'artiste a tantôt été vu comme un guide, comme un bouffon, comme un amuseur, comme un porteur de rêves, comme un prophète, comme une soupape, comme celui qui montre ce qui ne se peut montrer autrement, comme celui qui nous offre un miroir où nous contempler ou une fenêtre par laquelle s'évader . [...]
[...] Sans doute leur permet-elle de devenir des pionniers, des découvreurs ; sans doute l'idée de repousser les limites de la connaissance, d'explorer les terrae incognitae et de s'aventurer dans des lieux où nul autre n'a posé les yeux de l'esprit leur sert-elle de fanal et d'inspiration. En ce sens, John Ruskin a raison de dire que, pour les amoureux du savoir, la récompense du travail gît dans le destin d'explorateurs qu'elle leur offre d'embrasser. Le travail de l'artiste Enfin, examinons le cas du travail de l'artiste, qui est celui que John Ruskin, par sa carrière de critique d'art, connaissait probablement le mieux. L'artiste a-t-il à gagner à pratiquer son art ? [...]
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