Rencontre avec les autres, regard sur le monde, altérité, Jean-Paul Sartre, rencontre, Marguerite Duras, condition humaine, fuite vers l'inconnu, quête vers l'exotisme, regard sur soi, échange
La notion d'altérité est consubstantielle à la condition humaine selon certains philosophes qui envisagent la vie humaine comme un processus social : la solitude n'étant pas le propre de l'Homme comme le démontre Jean-Paul Sartre dans La Nausée par exemple. Dans ces conditions, l'altérité se définit comme une rencontre plus ou moins évidence avec un autre individu ou un groupe d'individu : c'est la rencontre entre deux mondes : celui du «je» et celui de l'autre, nécessairement étranger à soi et difficilement appréhendable. D'un point de vue étymologique, on retrouve cette notion de «l'autre» dans l'altérité, le mot étant issu du latin alter qui signifie l'autre. Cet échange avec l'autre se matérialise par une rencontre : cela se définit comme un échange entre deux individus qui sont, dans un premier temps, des inconnus l'un pour l'autre.
[...] Durant son voyage dans l'Équateur puis au Brésil, l'anthropologue français explique qu'un « voyage s'inscrit simultanément dans l'espace, dans le temps, et dans la hiérarchie sociale. » Cela signifie notamment qu'une rencontre bouscule les sens et la perception initiale que l'on peut avoir : il y a un nouveau regard chez l'autre qui remet en question sa propre perception des choses, voire de son histoire et c'est précisément dans ces conditions qu'il y a un bousculement dans le temps, car on remet en question la vision que l'on pouvait avoir des choses par le passé. Cela peut s'appréhender par le voyage, mais également dans un modèle plus intime avec l'échange que l'on peut avoir avec une personne. Par exemple, dans Une mort très douce, Simone de Beauvoir évoque les dernières années avant la mort de sa mère, Françoise de Beauvoir. Elle montre que ce moment lui a permis de mieux comprendre des questions existentielles comme la notion de sens de la vie et de l'acceptation de la mort. [...]
[...] En définitive, on constate donc que la rencontre avec les autres entraîne à la fois un enrichissement d'un point de vue culturel et moral, mais également un enrichissement de soi. En effet, à travers la rencontre et l'échange, on peut alors être en mesure de découvrir de nouveaux modes de vie et comprendre comment la condition humaine peut se matérialiser dans d'autres mondes, d'autres milieux ou d'autres espaces de vie. Dès lors, notre regard sur l'autre, sur sa façon d'être et sur les raisons qui entraînent cette existence différente de la nôtre, se bouleverse et est nécessairement modifié, car, comme nous l'ont montré les auteurs des œuvres que nous avons pu citer, nous arrivons à mieux les comprendre dans toute leur complétude. [...]
[...] Dans ces conditions, le monde qui nous entoure, dans sa complexité et son irrégularité, peut nous permettre de mieux saisir qui nous sommes, car, nécessairement, c'est à travers l'échange que l'on grandit de soi. Ainsi, dans son ouvrage Candide, Voltaire démontre cette importance de l'échange pour avoir un nouveau regard sur soi, de mieux se comprendre, et in fine, de pouvoir nourrir son jardin : le personnage de Candide arrive à mieux se comprendre, s'analyser et faire l'introspection de soi grâce à son voyage. [...]
[...] Pour quelles raisons la rencontre avec les autres permet-elle de changer à la fois son regard sur eux, mais également sur soi ? Dans son ouvrage intitulé Le Vice-Consul, l'auteur Marguerite Duras décrit des personnages qui sont parfois atypiques à l'image de la figure de la mendiante, qui sera reprise dans la pièce de théâtre India Song. On retrouve, à la lecture de l'ouvrage, une rencontre avec une femme qui a longuement voyagé avant d'échouer à Calcutta et qui n'a plus rien. [...]
[...] En effet, on a pu constater qu'il s'agit là, dans une certaine mesure d'une fuite de la réalité et de son propre « monde » que l'on s'est jusqu'alors imposé. Or, cette démarche doit également prendre en considération la manière dont l'altérité peut devenir une expérience idiosyncrasique dans l'esprit d'un individu. L'altérité représente un bousculement dans la « hiérarchie du temps » par sa manière de remettre en question les projections que l'on peut se faire de l'autre Chez l'autre, il existe une conceptualisation de qui nous pouvons être de comment l'autre est. [...]
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