Il s'agit d'une introduction de dissertation sur la thématique de la justice : "Pour être juste, faut-il être neutre". Travail réalisé en 3ème année de licence mais qui convient à un niveau terminal. Le sujet est un sujet type bac et le traitement de la dissertation est basée sur la méthode vue en terminale.
[...] Le paradoxe est qu'être juste et être neutre sont des qualificatifs identitaires qui s'appliquent à un sujet. Le propre même du sujet est la subjectivité (puisque l'on est en première personne), or la neutralité pose d'emblée une demande d'objectivité à un sujet subjectif. Être juste c'est toujours décider de prendre position face à une situation, prise de position qui peut être décrétée juste par une norme (la justice, le droit) ou par la subjectivité du sujet (Canguilhem qui s'est engagé dans la Résistance). [...]
[...] Pour être juste, faut-il être neutre ? La notion de juste se compose de différentes acceptions : c'est avoir le souci de la justice, respecter le droit et l'équité ; mais elle renvoie également à une exigence, une règle, ou encore à l'exactitude ou la conformité à un système conventionnel, à une norme définie réelle ou vraie ; dire « je suis dans le juste » c'est dire « je suis dans le vrai ». Mais, bien que la notion de juste soit plurivoque, elle ne peut se déprendre malgré ses différents sens de son auxiliaire « être ». [...]
[...] Est-il possible d'être juste sans être neutre ? N'est-on pas juste si l'on n'est pas neutre ? Être juste est-il conditionné par le fait d'être neutre ? La neutralité est-elle la condition pour être juste ? Dans certains cas, la neutralité est une condition de justice, mais elle peut également être un facteur d'injustice. Lors de la Seconde Guerre Mondiale les individus étant venus en aide aux Juifs étaient dépourvus de neutralité, ils ont pris une décision (subjective) et ont fait ce qui était juste, ce qui leur semblait juste, et sont qualifiés de Justes alors même que la notion de neutralité était absente. [...]
[...] En effet, le juge qui est la figure représentante de la justice (et donc du juste) est sommé d'être neutre, c'est une condition de la profession : il faut pour être juste et rendre un jugement juste, être neutre. La notion de juste semble alors conditionnée par la neutralité, il y a un rapport de condition du juste d'avec le neutre : « pour être, il faut ». Mais la question entraîne également un rapport d'identité, que ce soit un rapport d'identité entre le juste et le neutre, mais également un rapport d'identité vis à vis du sujet : on est juste, on est neutre. Or, pour être juste faut-il nécessairement être neutre ? [...]
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