Corrigeons d'emblée la terminologie. Un monde (ou un monde possible - le « possible » est ici redondant) est d'abord un individu, pas un ensemble ni une classe; deuxièmement, le monde est un particulier, pas une propriété ni un universel; troisièmement, il est concret dans le sens où il est pleinement déterminé à tous les égards; et, quatrièmement, il est un ensemble interdépendant : chaque monde est unifié intérieurement et isolé de tout autre monde (Vianu, 2001). Il existe au moins un monde, le monde dont nous faisons partie.
[...] Ce même réalisme nous semble pourtant admis par Aristote. À Aristote Dans Physiques, Aristote a analysé la genèse, c'est à dire l'à-venir en fonction de trois principes : une chose sous-jacente (hupokeimenon) ou matière, une certaine privation dans cette chose sous-jacente correspondant à l'absence de forme, et enfin la forme. Ainsi, par exemple, si une quantité d'eau devient chaude, il doit y avoir de l'eau, qui est la chose sous-jacente qui subit le changement, une privation initiale ou une absence de chaleur (car si l'eau était déjà chaude, elle ne pourrait pas devenir chaude. [...]
[...] Néanmoins, peu de philosophes ont été disposés ou capables de le croire. L'obstacle à la croyance réside souvent dans la prétendue extravagance ontologique qui accompagne tout réalisme sur les mondes possibles. Dans ce travail, nous partirons du réalisme Lewisien pour construire des distinctions fondamentales entre le possible, la possibilité ou encore la contingence. De Lewis Je suppose qu'il est théoriquement évident que l'actualité est absolue, non relative, et que, en outre, la distinction entre l'actuel et le possible est une distinction de statut ontologique : tout ce qui est ontologiquement de la même nature fondamentale que l'actuel est en soi réel. [...]
[...] Que toutes les possibilités soient enracinées en Dieu via une exemplification effective, même si cela nécessite d'élargir la nature divine au-delà de ses frontières traditionnelles. En un sens, la conséquence de ces deux propositions peut être contenue dans une perspective leibnizienne : le possiblia existe et est immense, le réel et le possible diffèrent en statut ontologique, et enfin je suis conscient de ma réalité plus que de ma contingence. Bibliographie Lewis, David Kellogg. Sur la pluralité des mondes. B. [...]
[...] Après tout, c'est le philosophe qui affirme que « dans la nature, il n'y a rien de contingent, mais tout a été déterminé par la nécessité pour la nature divine d'exister et de produire un effet d'une certaine manière » (proposition 29) et que n'ont été produits par Dieu « aucune autre manière et dans aucun autre ordre qu'ils ont été produits » (proposition 33). De tels passages suggèrent que Spinoza était un philosophe de la nécessité, selon laquelle fausseté et impossibilité sont coextensives. Le monde actuel, dirions-nous maintenant, est le seul monde possible. Les événements ne pouvaient pas, au sens le plus fort du terme, se dérouler différemment. [...]
[...] Ainsi, s'il existait un moment où le monde aurait jamais existé après n'avoir pas existé, la matière et les formes auraient existé après n'avoir pas existé; Cependant, comme nous l'avons déjà vu pour Aristote, chaque événement futur nécessite une chose sous-jacente qui subit le changement, à savoir la matière, ainsi que les formes qui apparaissent et disparaissent. Ainsi, pour que la matière et les formes puissent exister, la matière et les formes auraient déjà dû exister, ce qui est clairement une contradiction. Ainsi, l'hypothèse initiale, à savoir qu'il y avait un moment où le monde est venu à exister après n'avoir pas existé, doit être fausse. En conséquence, conclut Aristote, le monde a existé éternellement. Pour Aristote, le possible est toujours déjà contenu dans la réalisation même de cette possibilité. [...]
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