Art engagé, Gramsci, Pasolini, années 1950-1960, transformation sociale, Italie, société de consommation, classe ouvrière, bourgeoisie, État capitaliste, hégémonie culturelle, classe dominante, Filippo Tomaso Marinetti, Cesare Pavese, fascisme, pauvreté, sacré, Religion
Les années 1950-1960 marquent une période de transformation sociale, politique et culturelle, notamment en Italie. La Guerre et l'Industrie ont engendré une nouvelle classe ouvrière, concomitamment se développe la société de consommation à laquelle participe allégrement la petite bourgeoisie. Rome a changé. Antonio Gramsci, grand penseur contestataire, connu pour ses Cahiers de prison, estime que l'État capitaliste, qui a le pouvoir, dirige avec force et consentement. Il décrit l'hégémonie culturelle, l'idéologie véhiculée par la classe dominante qui a déteint sur les masses de travailleurs selon laquelle la classe dominante véhicule son idéologie.
[...] Un art populaire et engagé : de Gramsci à Pasolini Introduction Les années 1950-1960 marquent une période de transformation sociale, politique et culturelle, notamment en Italie. La Guerre et l'Industrie ont engendré une nouvelle classe ouvrière, concomitamment se développe la société de consommation à laquelle participe allégrement la petite bourgeoisie. Rome a changé. Antonio Gramsci, grand penseur contestataire, connu pour ses Cahiers de prison, estime que l'État capitaliste, qui a le pouvoir, dirige avec force et consentement. Il décrit l'hégémonie culturelle, l'idéologie véhiculée par la classe dominante qui a déteint sur les masses de travailleurs selon laquelle la classe dominante véhicule son idéologie. [...]
[...] Dans Mamma Roma, l'ex-prostituée et son fils connaissent aussi un destin tragique. Mamma Roma qui voulait sortir son fils de la pauvreté le mène malgré elle à faire les rencontres qui le mèneront à sa perte. Le film sanctionne le fait de vouloir changer de condition sociale, de vouloir s'embourgeoiser. Pasolini condamne cette petite bourgeoisie qu'il exècre. Il dépeint une réalité où les personnages côtoient le tragique de la mort, non sans un amour pour ces abandonnés de la société. [...]
[...] Il n'y a pas de répit dans la dureté de cette vie. Les corps sont mis à l'épreuve. Mais Pasolini tout comme Gramsci adoptent un regard bienveillant sur ces individus qui à leur manière, pour reprendre l'expression de Carme, jette leur corps dans la lutte, une lutte pour leur vie, pour leur survie. Ce corps qui devient objet de consommation est aussi signe. Il exprime ce qu'il est, ce qu'il ressent : joie et souffrance. Mamma Roma apprend son fils à danser le tango et elle chante. [...]
[...] La dimension christique est fort présente dans Accatone comme le souligne Joubert-Laurencin : Les éléments de la crucifixion apparaissent dans le désordre, et par inversion : les menottes rappellent que Ballila est un voleur, soit, potentiellement « le bon larron » des Évangiles, dont il tiendra effectivement le rôle dans le film ultérieur. Un autre compagnon est également présent et menotté : les deux voleurs du Golgotha sont réunis autour d'un Accattone-Christ. Si Accattone ne meurt pas exactement les bras en croix, celle-ci se retrouve dans le geste païen du petit voleur borgatare. [...]
[...] Car le corps doit s'entendre, soit de l'individu de chair, soit comme composante de l'expression. Dans un cas comme dans l'autre, il n'est jamais objet parmi les objets ni simple organisme, mais signe. Pasolini dans Mamma Rosa (1962) campe une prostituée, ce qui n'est pas sans interroger la relation au corps. Dans cette réalité où vit un peuple qui souffre du manque, les femmes, même mères vendent leur corps, se prostituent pour subsister. Mais le regard que Pasolini porte sur elles est bienveillant ; le poète-cinéaste ne juge pas. [...]
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