L'enjeu de l'intervention de l'Etat dans le financement de la culture ne peut être aujourd'hui plus d'actualité que jamais. En effet, toutes les associations et autres personnes morales demandeurs d'un financement de leurs actions culturelles pour 2012 doivent avoir déposé leur dossier de demande de subvention au plus tard pour le mercredi 30 novembre 2011. Parfois, c'est la pérennité même de leurs actions qui se joue à travers ces dossiers. Depuis 2007, plus de 4000 associations ont déjà déposé plus de 10 000 dossiers auprès de l'État. A travers cet exemple, nous pouvons déceler une problématique capitale pour la culture : celle de son financement. L'Etat semble avoir un rôle déterminant dans la vie culturelle du pays qu'il dirige.
Le texte que nous allons vous présenter est un extrait du livre L'économie de la culture écrit par Françoise BENHAMOU en 1996, paru aux éditions La Découverte, collection Repères.
L'auteur, française, est née en 1952. Elle est économiste et s'est spécialisée dans l'économie de la culture. Elle est agrégée en sciences économiques et en sciences sociales. Elle enseigne à l'université Paris-XIII et est membre à la fois du Conseil scientifique de l'Institut national du patrimoine, du Comité consultatif des programmes d'Arte, et du cercle des économistes. Elle est présidente de l'ACEI (Association for Cultural Economics International). Elle est experte auprès de l'Unesco. Nous pouvons la retrouver chaque dimanche sur France Culture où elle présente une chronique sur les industries culturelles. Elle est aussi l'auteur de, entre autres, Les dérèglements de l'exception culturelle : Plaidoyer pour une perspective européenne, paru sous les éditions Le Seuil en 2006.
L'extrait sur lequel nous allons débattre constitue le cinquième et dernier chapitre de L'économie de la culture. Jusqu'alors, l'auteur a tâché de présenter les consommations de la culture et les emplois que celles-ci offraient. Puis, elle s'est attardée sur plusieurs domaines en particulier ; tout d'abord le spectacle vivant, ensuite les marchés de l'art et le patrimoine, et enfin les industries culturelles, livre, disque et cinéma.
Dans ce cinquième chapitre, Françoise BENHAMOU présente au lecteur les différentes approches politiques qu'ont pu avoir les états envers la culture. Elle pose une question centrale : l'Etat doit-il intervenir dans le financement de la culture ? Dans quelles mesures ? Quels en sont les enjeux ? (...)
[...] L'état doit alors permettre à chaque individu d'avoir accès à cette esthétique, plus largement à la Culture, pour atteindre ce bien-être véritable. Ainsi il faudrait intervenir dans la Culture pour la démocratiser en permettant à tous d'y avoir accès. Cela entraînera la réduction des inégalités sociales en mettant toute la population sur le même pied culturel. De plus, la Culture est reconnue comme un fort agent de cohésion. Partager la même Culture, c'est appartenir au même groupe social, au même peuple. Cela permet d'entretenir le lien social et ainsi d'atténuer de possibles tensions collectives. [...]
[...] Le spectacle vivant et dramatique ne sont pas en reste puisqu'il existe aussi des taxes atteignant respectivement et 1,75% permettant ensuite de distribuer des aides. A l'heure actuelle du numérique, on s'interroge pour éventuellement introduire les fournisseurs d'accès internet au processus de création via des taxes. Aussi, l'État n'est pas le seul qui participe à cet engouement pour la culture. En effet, les grandes fortunes de France aident aussi la création artistique en prenant un rôle de mécène qui est encouragé par l'État, puisqu'il propose alors des déductions fiscales. Cela permet alors aux plus riches de s'inscrire dans le patrimoine culturel français. [...]
[...] Si la production ne peut être multipliée, les coûts ne peuvent pas non plus être diminués pour les mêmes raisons. Ils vont même en augmentant, à cause de la conjecture économique, rendant les profits de plus en plus minimes et peu sûrs. De plus, la Culture est un secteur fragile de par sa définition même. En effet, elle est présentée comme un bien collectif notion expliquée précédemment, au sens de Paul Samuelson, c'est-à-dire qu'elle est indivisible. Cependant, cet accès libre et non réductible à la Culture peut avoir un effet pervers sur les financements permettant de l'entretenir. [...]
[...] Elle désigne aussi l'action conduite du ministère de la Culture depuis sa création en 1959 qui fut, à l'époque, confiée à André Malraux. Dans chaque branche de la culture (cinéma, théâtre, télévision, radio, il y a un système d'aide automatique à la création. Par exemple, c'est ainsi que le centre national de la cinématographie prélève un pourcentage sur tout billet de cinéma pour apporter des aides à l'écriture, à la création ou la diffusion d'œuvre d'expression française. Ou encore pour la musique, les radios généralistes doivent diffuser au moins de chansons francophones. [...]
[...] L'intervention publique en France La France se place dans une grande tradition d'interventionnisme concernant la culture. Depuis la Renaissance, elle intervient en effet en faveur de la culture avec par exemple François Ier, mécène de Léonard de Vinci. Mais à partir de 1936 et du gouvernement du Front Populaire, l'État joue réellement un rôle dans la diffusion et la création culturelle. Effectivement, Jean Zay devient alors ministre de l'instruction publique et des beaux-arts. Avec en parallèle la création des congés payés, l'État vise à la démocratisation et une popularisation de la culture via le cadre des loisirs de masse. [...]
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