La politique est-elle l'affaire de tous ? - publié le 30/07/2008

Résumé du document

Dissertation de Philosophie (niveau Terminale ES, S ou L) répondant à la question : "La politique est-elle l'affaire de tous ?".

Extraits

[...] Ainsi, la pratique politique serait l'œuvre de quelques -uns. Pourtant l'étymologie du mot "politique" semble indiquer que tout ce qui concerne la vie collective est politique, et intéresse, ou doit intéresser, tous les membres du groupe. N'y a-t-il pas un contraste entre une telle conception et la scène politique elle-même? Il faut pour élucider ce problème, envisager de manière approfondie ce que peut être le statut de la politique, et réfléchir sur une question que périodiquement l'actualité tend à poser: "la politique est -elle l'affaire de tous"? [...]

[...] L'existence d'un pouvoir séparé de la société est donc une conséquence de l'histoire. Ainsi est né le projet d'une réconciliation entre le peuple et le pouvoir politique dont le but devrait être l'intérêt commun. Le principe du Contrat social est justement de redonne r tout le pouvoir au peuple en faisant de lui le Souverain. Certes Rousseau reconnaît que cela parait difficile à réaliser; la démocratie absolue ne convient pas à des hommes et elle ne serait envisageable que sur de petits territoires, mais rien n'empêche de s'en approcher. [...]

[...] Si la politique ne nous apparaît pas immédiatement comme l'affaire de tous c'est en raison, non pas d'une essence du po uvoir, mais d'une histoire et des conditions sociales qui lui ont donné naissance. Il paraît donc impensable d'envisager une société qui à la manière de Kant se gérerait comme un automate, d'elle -même, l'existence et la persistance des conflits dans nos so ciétés, malgré les espoirs mis dans les utopies du XIX nous invitent à penser que le pouvoir ne peut être partagé par tous. [...]

[...] phénomène que renforce à no tre époque les moyens de communication et le culte de la vedette dans l'Etat spectacle. Dans son fonctionnement, le pouvoir est lui -même divisé et la complexité des tâches impose une spécialisation, garantie de l'équilibre des pouvoirs. La pratique concrète de "l'art politique" bien décrite par Machiavel ne peut être que l'affaire du Prince qui par la force ou la ruse prend seul ses décisions: le secret d'Etat. Ceux qui prétendent que leur pouvoir sert l'intérêt commun ne font que masquer des intérêts particuliers; ainsi Marx dénonçait -il le pouvoir des classes dominantes. [...]

[...] II) En quel sens la politique concerne t -elle tout le monde ? Cette analyse ne concerne en fait que l'apparence de l'action politique; si les moyens employés exigent le plus souvent un pe rsonnel qualifié, les objectifs concernent l'intérêt général. Machiavel lui même doit reconnaître que ce qui fait la grandeur du Prince c'est qu'il est capable de maintenir la paix dans son Etat, car son pouvoir en dépend directement; ainsi nul pouvoir n'e st plus assuré que celui qui satisfait le bonheur du grand nombre. [...]