La notion de passion a connu depuis l'antiquité une profonde évolution ; complexe, à l'image des affects humains, elle regroupe des aspects très divers. Définie comme "un état affectif et intellectuel assez puissant pour dominer la vie de l'esprit" elle fut d'abord considérée comme une déviance nuisant à la belle harmonie de l'âme humaine avant de subir une "réhabilitation" au tournant du XVIIIe siècle. Mais une question demeure : que peut-on faire de nos passions ?
Le sujet invite à s'interroger sur la possibilité d'une politique des passions : à première vue on pourrait penser qu'il y a déjà une contradiction dans les termes dans la mesure où "politique" semble impliquer un fondement rationnel alors que les passions sont justement généralement accusées d'être irrationnelles. Encore faut-il s'entendre sur le sens de "politique des passions" : il peut en effet aussi bien s'agir de mener une politique qui régirait ? ou pas - les passions que d'imaginer une politique qui s'appuierait sur celles-ci pour diriger une société (...)
[...] Le seul contrôle envisageable ne saurait être que partiel. Mais on peut alors se demander ce qu'il en est du point de vue de la politique d'un Etat : doit-elle s'employer à réfréner les passions de ses membres ou en tenir compte ? On peut se demander dans quelle mesure une politique peut intégrer les passions dans son fonctionnement. Il s'agit de se demander si pour gouverner une société on doit faire taire les passions de ses membres ou si au contraire on peut les laisser s'exprimer. [...]
[...] Là aussi on assiste à un renversement : de passivité subie par l'âme elle devient le moteur de l'action. Elle est ce qui en dernier recours décide à agir car raison seule ne peut jamais être le motif d'un acte. Il semblerait donc qu'il ne puisse pas y avoir de rivalité entre la raison et les passions dans la mesure où elles n'interviennent pas au même niveau : la raison peut donner les raisons de préférer une solution à une autre pour résoudre un problème mais pas les raisons de faire l'action. [...]
[...] Il serait en effet aussi préjudiciable en la matière d'être trop autoritaire que pas assez. Si une politique des passions est possible c'est une politique de compromis qui doit savoir aussi bien retenir des désirs dont la réalisation aurait des conséquences néfastes qu'être à l'écoute, s'adapter et même encourager des passions plus positives. [...]
[...] Sujet : une politique des passions est-elle possible ? La notion de passion a connu depuis l'antiquité une profonde évolution ; complexe, à l'image des affects humains, elle regroupe des aspects très divers. Définie comme un état affectif et intellectuel assez puissant pour dominer la vie de l'esprit elle fut d'abord considérée comme une déviance nuisant à la belle harmonie de l'âme humaine avant de subir une «réhabilitation» au tournant du XVIIIe siècle. Mais une question demeure : que peut-on faire de nos passions ? [...]
[...] Faut-il accorder une place à leurs passions ? En envisageant la politique de manière plus pragmatique en terme d'efficacité il semble que le ou les gouvernants ont tout intérêt à prêter attention aux désirs des citoyens. On peut tout d'abord dire avec Machiavel qu'un prince ne peut asseoir son autorité de manière durable sans tenir compte des désirs de son peuple. En effet le prince doit faire en sorte que l'opinion du peuple à son égard reste favorable car le soutien de ce dernier apparaît comme le meilleur gage de sécurité et de stabilité du régime qui ne saurait être menacé par un renversement tant qu'une majorité du peuple révère son souverain. [...]
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