Question un peu surprenante : la loi est par définition la même pour tous. Ce qui est en cause, ce n'est donc pas ce caractère d'universalité, mais ce qui le justifie : importance du verbe « doit ».
Le principe de l'égalité de tous devant la loi caractérise les démocraties. On peut donc, d'une part, analyser la situation (et ses défauts éventuels) dans d'autres systèmes, et d'autre part rappeler la façon dont ce principe a été reconnu comme nécessaire.
« Pour tous » : pour tous les citoyens ou pour tous les hommes ? Dans le second sens, on se heurte à des différences (dans la nature des États et des systèmes juridiques). Faut-il alors admettre un certain relativisme ? (...)
[...] Faut-il alors admettre un certain relativisme ? 1.2 Les pièges à éviter Contresens grossier : interpréter la loi comme loi scientifique : la question n'a plus guère de sens . Le pire serait de s'en tenir à un rappel, si long et insistant soit-il, de l'universalité supposée de la loi : ce serait oublier doit c'est-à-dire ce qui doit articuler la copie . Ne pas s'en tenir davantage à un résumé des avantages de la démocratie : cela passerait sous silence un aspect important du sujet : les différences réelles entre les systèmes politiques et juridiques qui existent dans l'humanité La problématique On affirme volontiers, dans les démocraties modernes, que tous sont égaux devant la loi ce qui implique bien que la loi soit égale pour tous. [...]
[...] Dans les pays africains qui ont légalement interdit l'excision, la pratique n'en disparaît pas pour si peu, parce que son extinction suppose une modification profonde de la mentalité ou des habitudes culturelles. Et l'on voit bien, en France même, que l'on ne punit les parents qu'en essayant de leur faire comprendre qu'ils ne respectent pas un principe fondamental du droit - mais un droit français, ou européen, ou occidental : l'intégrité physique de la personne. C'est alors parce qu'on affirme bien que ce principe est réellement universel, et qu'il doit être reconnu même par des populations qui ne le conçoivent pas clairement, qu'une sanction est appliquée VERS UNE LOI REELLEMENT UNIVERSELLE Certaines des critiques formulées contre la morale kantienne font valoir (c'est notamment le cas chez Lucien Goldmann) que sa conception d'une raison et d'une loi universelles n'est rien de mieux qu'un indice d'idéologie bourgeoise : parce que la classe bourgeoise, dont Kant serait ainsi le représentant involontaire, ne conçoit pas d'autre mode de pensée que le sien, elle ne peut qu'affirmer que l'universalisation de ses concepts va de soi. [...]
[...] Un tel relativisme paraît cependant peu acceptable dans la mesure où il néglige le fait que l'universalité de l'humain réside d'abord dans la dignité attribuée à tout homme - d'où se déduit que le respect de cette dignité (du point de vue physique ou mental) 5 constitue bien un devoir universel. Il devient dès lors légitime d'exiger universellement ce respect, et de critiquer les systèmes juridiques ou politiques qui n'en tiennent pas compte. Conclusion La loi humaine ne saurait être universelle dans le même sens que la loi naturelle : elle est instituée alors que la seconde est imposée. Mais cela ne peut pas signifier qu'elle pourrait s'éparpiller en variantes contradictoires, au mépris de l'universalité qui doit lui être attribuée. [...]
[...] En face, les sujets avaient évidemment tous les devoirs et aucun droit. Comble de l'inégalité, et perversion finale de la société, en même temps que du droit ou de l'ordre politique. Pour qu'il y ait authentiquement de la justice, il faut un équilibre des droits et des devoirs, et des lois qui soient bien les mêmes pour tous Avantages de l'universalité de la loi LA THEORIE DEMOCRATIQUE Outre la stabilité, la loi (démocratique) doit en fait instaurer l'égalité dans le statut juridique ou politique des individus, et donc la justice, qui doit être la même pour tous puisqu'elle consiste à appliquer à tous les mêmes lois. [...]
[...] Philosophie La loi doit-elle être la même pour tous ? UNE ETUDE PRELIMINAIRE Analyse du sujet Question un peu surprenante : la loi est par définition la même pour tous. Ce qui est en cause, ce n'est donc pas ce caractère d'universalité, mais ce qui le justifie : importance du verbe doit Le principe de l'égalité de tous devant la loi caractérise les démocraties. On peut donc, d'une part, analyser la situation (et ses défauts éventuels) dans d'autres systèmes, et d'autre part rappeler la façon dont ce principe a été reconnu comme nécessaire. [...]
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