Un homme politique ne doit pas seulement avoir une connaissance précise des lois qui régissent son pays : il doit encore posséder une éthique pour agir, avoir réfléchi sur les principes généraux de la justice et de l'action. Cependant, un peuple n'est pas une réalité statique, mais vivante et évolutive. La politique qui lui convient le mieux varie donc selon les circonstances, les intérêts du peuple à un moment donné de son histoire. La politique procède-t-elle d'une connaissance universelle de la justice, ou bien d'un savoir-faire, d'une compétence pour agir conformément à des circonstances données ?
[...] Par conséquent, la politique n'est pas une science exacte, telle que les mathématiques, ni une science expérimentale. Lorsqu'elle prétend connaître le réel et le transformer en vertu d'un prétendu savoir prophétique de l'avenir de l'humanité, la politique détruit l'homme, porte atteinte à sa dignité et à sa liberté. La politique est un art qui exige un sens historique, et une aptitude à l'action Comme exercice du pouvoir, elle est un savoir-faire pratique qui exige la connaissance empirique de l'Etat, l'expérience du pouvoir et la capacité d'exercer une autorité sur les hommes. [...]
[...] La politique nous introduit donc dans l'ordre des valeurs, non dans le domaine des vérités objectives. Quoique la politique ne soit pas un art au sens strict, le jugement politique suppose le jugement esthétique De ce fait, la politique suppose un jugement éduqué, non une sensibilité sauvage et privée: elle requiert un sens collectif, une sensibilité capable de nous élever à un point de vue commun. Comme telle, et bien que la politique ne soit pas par elle-même un art, l'art, au sens strict, peut y préparer. [...]
[...] Bibliographie L'art politique Association Diderot Editeur / 1996 Le philosophe et le déni du politique [Texte imprimé] : Marx, Henry, Platon Cantin, Serge (1950- . ) / Presses de l'Université Laval / 1992 Ethique et philosophie politique [Texte imprimé] O. Jacob / impr. [...]
[...] Je me dispose donc à communiquer mon sentiment à d'autres, à lui donner une valeur d'universalité, à en discuter avec d'autres. Or précisément, c'est celle recherché d'un point de vue commun qui caractérise le jugement politique et y prépare: c'Est-ce renoncement aux impressions immédiates, qui ne valent que pour soi et que l'on tente d'imposer dogmatiquement à d'autres, c'Est- ce renoncement au profit d'une volonté de dialogue qui est le point de départ d'une véritable conscience politique. La politique ne saurait se réduire à un savoir-faire technique Elle implique à la fois le respect de principes universels de justice (les grandes lois constitutionnelles) et la capacité de les appliquer à une situation donnée, toujours particulière, historiquement déterminée. [...]
[...] Ensuite, en un sens large du terme, la politique, la vie collective des citoyens, est sinon une science, du moins l'objet d'une science humaine, la science politique. La politique est la science suprême L'exercice de la justice suppose non pas la maîtrise d'une science particulière, la science politique mais la science suprême: l'amour de la sagesse ou philosophique, soit l'amour du Bien et du Vrai. Ainsi Platon, dans La République, définit-il la justice comme l'œuvre du philosophe roi, lequel a pour tâche de faire régner l'ordre dans la cité, d'attribuer à chaque classe sociale une fonction particulière: aux commerçants et aux paysans celle de s'enrichir et de nourrir la cité, aux guerriers celle de la protéger, aux philosophes, enfin, celle d'exercer le pouvoir dans l'intérêt commun. [...]
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