Si l'on voulait donner une définition métaphorique du point de vue, on pourrait dire qu'il représente notre regard sur le monde. Comme Paul Eluard le disait : « Je vois le monde comme je suis, je ne le vois pas comme il est ». Le point de vue renvoie donc à notre propre sensation du monde.
Le point de vue est donc régi par la sensation. Nous verrons en quoi cela lui confère évolution et relativité.
L'homme ne peut se contenter, dans sa soif d'absolu, du simple point de vue : il doit le dépasser, ne plus sentir seulement le monde, mais aussi le percevoir car, comme Alain le dit : « Percevoir, c'est juger » (ou quand le point de vue se « sublime » en jugement).
[...] Elle n'induit donc aucun intermédiaire. Cette sensation est immédiate et non distanciée par rapport au monde. De fait, elle est donc très rapide, puisqu'elle ne nécessite aucun intermédiaire ni aucun lien supplémentaire entre le ressenteur et le ressenti Or, comme la sensation est rapide, c'est qu'elle ne prend pas le temps de mûrir. Donc, par parallèle, cela signifie que c'est également le point de vue qui, par trop de rapidité, n'a pas le temps (ni également les moyens, puisque son seul moyen est la sensation) d' arriver à maturité Un dépassement des sensations est donc nécessaire pour contenter l'esprit humain. [...]
[...] Elle instaure une distance : il n'y z donc plus immédiateté de l'expérience sensible dans la perception. En outre, la perception est active : elle est donc à la fois activité de l'esprit et du corps. La perception repose également sur l'imagination et l'interprétation, deux termes fondamentaux. En effet, la sensation a ses limites : on ne peut pas tout ressentir. Là où la sensation s'arrête, vient l'imagination qui permet de conceptualiser une réalité trop lointaine. Là joue la perception et son intellectualisation des sensations. [...]
[...] Le jugement, en effet, plus que le point de vue, est un acte intellectuel et sensible à la fois. Bibliographie Alain, Propos sur l'esthétique (1923). David Hume,enquête sur l'entendement humain,1748. Paul Eluard, Derniers poèmes d'amour. [...]
[...] Ainsi, le point de vue est régi par les sensations, connaissances sensibles et élémentaires du monde. De fait, le point de vue est souvent réducteur car immédiat, non intellectualisé et relatif. Cependant, le point de vue est la base nécessaire de toute élaboration de jugement. L'homme, comme son point de vue, aspire à un perpétuel dépassement. Pour ce qui est du point de vue, ce sera par l'interprétation des sensations, c'est-à-dire la perception, un ressenti intellectualisé et distancié du monde. [...]
[...] Imagination induit interprétation, ce que le point de vue possède, mais dans une pauvre mesure (c'est une interprétation primaire, et pas une interprétation de la sensation). La perception est donc ce qui permet le dépassement du point de vue. Mais en quoi le point de vue se sublime-t-il alors ? Le point de vue se sublime, se dépasse en un état supérieur, le jugement. Rappelons la citation d'Alain déjà citée en introduction : Percevoir, c'est juger Qu'est-ce donc que le jugement ? Le jugement peut être considéré comme une opinion intelligente, pensée et logique. Le jugement est l'acte de la pensée. [...]
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