En 1943, dans la revue Fontaine paraissait un article de J. Segond : "la vocation platonicienne de Mallarmé". La question de l'orientation philosophique du poète agitait et agite encore la critique : platonisme, référence à Hegel, à d'autres ?
Comme en parallèle à cet article, en 1972, J. Derrida dans son livre la Dissémination met en regard le Philèbe de Platon et des extraits du « livre » de Mallarmé. En 1996, J. Rancière reprend à son tour la critique et poursuit l'analyse dans son ouvrage : Mallarmé, la politique de la Sirène.
Pouvons-nous parler de platonisme en ce qui concerne Mallarmé ? Et si nous le pouvons, à quels textes se référer ? Ne serait-il point possible d'émettre aussi l'hypothèse d'un au-delà du platonisme chez Mallarmé et, là aussi, quelles sont les données qui nous permettent d'affirmer cette position ?
[...] Segond : la vocation platonicienne de Mallarmé. La question de l'orientation philosophique du poète agitait et agite encore la critique : platonisme, référence à Hegel, à d'autres ? Comme en parallèle à cet article, en 1972, J. Derrida dans son livre la Dissémination met en regard le Philèbe de Platon et des extraits du livre de Mallarmé. En 1996, J. Rancière reprend à son tour la critique et poursuit l'analyse dans son ouvrage : Mallarmé, la politique de la Sirène. [...]
[...] Il en trouve une décisive dans l'œuvre d'E. Poe. Dans son essai sur le Principe Poétique, E. Poe nous introduirait dans le royaume des Idées pures où la Beauté seule est souveraine Poe est donc pour Segond le grand initiateur de l'esthétisme platonicien ; Il est donc pour Segond le grand initiateur de l'esthétisme platonicien chez Mallarmé. Cette influence de Poe serait sensible dans le dépassement effectué par le poète des «Correspondances baudelairiennes. Celles-ci encore sensualistes chez Baudelaire deviennent abstraites, détournées des prétendues réalités que les sens et l'opinion saisissent de manière illusoire. [...]
[...] Le langage ne peut afficher que son néant. Nommer l'objet c'est déjà supprimer les trois quart de la jouissance du poème. Il faut pour Mallarmé, prendre l'effet que la chose produit, valoriser les connotations des mots aux détriments du sens dénotatif du langage ordinaire. Idéal de Mallarmé, bien loin du Monde des Idées de Platon, rêve d'un langage oblitérant le sens dénotatif. C'est à travers un travail sur le mot que Mallarmé inscrit sa conception du langage dans la poésie. [...]
[...] La Poésie figure aussi l'infigurable et l'ineffable. A partir de trois références, L'Après-midi d'un faune, Hériodade, et le symbole de la chevelure, Segond développe les thèses suivantes. Dans l'Après-midi d'un faune, le faune n'aurait rien à voir avec une image lascive et sensuelle. Il serait avant tout affinité avec la nature, âme primitive qui n'arriverait pas à fixer cette vision pure de l'absolu qu'elle désire. Dans Hériodade, celle-ci porterait un Absolu qui serait le dépassement de la chair, la virginité transcendée. [...]
[...] Vocation platonicienne de Mallarmé ou dépassement ? Il faudrait comme le fait Rancière différencier un Mallarmé d'avant 1866 et un Mallarmé d'après. Un Mallarmé d'avant Hériodade et un d'après. C'est en 1866 que s'ouvre pour Mallarmé la crise de la transcendance : Oui je le sais nous ne sommes que de vains formes de la matière mais bien sublimes pour avoir inventé Dieu et notre âme (Lettre d'avril 1866). Mallarmé avant cette date reste sans doute enfermé dans un baudelairisme platonicien Ces poèmes le reflètent bien. [...]
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