Dissertation de philosophie qui est une réflexion qui porte sur la nature du bien et sur son mode de donation. Le Bien est-il situé dans un ailleurs, est-ce une potentialité à actualiser? Le bien est-il à portée de l'homme? La dissertation se réfère à Aristote (et à son analyse par Rémi Brague), à Platon. Dire, comme Rémi Brague dans Aristote et la question du monde, que « le Bien platonicien est vu ; le bien aristotélicien est entendu » pose la question de ce qu'est l'essence du bien, si celui-ci est une entité indépendante (ce que laisse supposer la majuscule) ou si le bien n'existe qu'en tant qu'il apparaît dans le monde. Cela pose également la question du mode d'accès au bien (ou Bien) puisque, si l'accès à celui-ci semble ici se faire par les sens, le fait que ces sens soient différents nous poussent à nous questionner sur le mode d'apparaître du bien. Enfin, le fait que les sens soient apparemment présents dans l'accès au bien semble présupposer qu'il soit possible à l'homme d'y avoir accès. Nous nous demanderons donc ce qu'il en est.
Nous verrons donc dans une première partie par quelle voie le bien est accessible, dans une seconde partie nous nous interrogerons sur l'essence du bien à laquelle nous mènent Platon et Aristote, ce qui nous mènera à une réflexion sur la nature de l'homme et ce que celle-ci implique dans le rapport de l'homme au bien
[...] Autant dire que la vie comme épreuve de soi, "immédiation pathétique", bonheur de l'existence, exige l'abstraction qui seule peut produire un "pathos" par la composition des couleurs et des formes dans un tout indivisible, fondement de l'individualité vivante d'une oeuvre belle. Nous avons donc vu que Bien platonicien et bien aristotélicien ne se donnait pas de la même manière, on peut dans ce cas se demander quelle est l'essence de ces deux biens puisque le fait que leur mode de manifestation différent laisse supposer qu'ils sont de nature différente. [...]
[...] Le bien aristotélicien est lui accessible par un travail, c'est-à-dire un effort. Il s'agit de creuser en profondeur pour acquérir une connaissance intérieure de ce qu'est le bien mais surtout réussir à en faire un mode de vie. L'accès au bien peut alors s'acquérir dans la souffrance. Ainsi le bien peut devenir un principe d'action comme un habitus, une compétence acquise : Chacun juge bien de ce qu'il sait ; là il se montre bon juge. Ainsi, quand on est instruit sur un sujet particulier, on en parlera avec compétence ; pour traiter d'une question d'ensemble, il faut avoir une culture générale. [...]
[...] La philosophie platonicienne est donc une philosophie de la mort, ce que l'on retrouve dans le fait que Platon veuille occulter la sensation alors que la sensation est proprement la vie. Au contraire, on peut voir la vie en tant que condition d'accès au bien, mais pas forcément d'accès à un bien qui serait uniquement la connaissance des Idées, en tant que le bien aristotélicien nécessite le souffle pour être transmis : Il faut donc, pour qu'il y ait voix, que celui qui l'émet soit pourvu d'une âme, au sens le plus primitif du terme psychè : le souffle. [...]
[...] L'homme appartient à trois sphères distinctes liées entre elles. Le corps physique appartient au monde des corps. Il est soumis aux effets du monde, aux lois de la nature physique. L'âme appartient à la sphère psychique qui est la sphère des désirs, du sentiment de soi et des sensations. Elle obéit aux lois de la nature psychique et n'amène pas d'autres libertés que celle des mouvements de l'âme. L'esprit, lui, offre la possibilité à l'homme de ne pas coïncider avec ces mouvements. [...]
[...] L'audition exige donc une confiance à l'autre tandis la vision exige une confiance en ses sens. "la vision a sur l'audition cet avantage décisif qu'elle implique que nous avons été les témoins directs ( . ) de ce qui s'est passé, alors que ce qui nous parvient par l'oreille peut le faire à travers une série de médiations déformantes. "J'ai vu" implique: "j'étais là en personne". (Aristote et la question du monde, p.11). La présence apparaît donc comme le critère de la vérité : "Le "savoir (par) soi-même est le critère et l'idéal du savoir." Cependant, la présence physique est forcément localisée dans l'espace et dans le temps, on ne peut être présent à tout, ce qui met en fait le moi- même en cause puisque, selon l'exemple que prend Rémi Brague avec L'odyssée, on ne peut être sûr de son moi et de ses origines, personne ne pouvant assister à sa conception, d'où l'importance pour l'homme de l'imagination. [...]
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