Le mythe est une histoire qui permet d'expliquer de façon concrète une idée abstraite.
Platon (vers 420-340 avt J.C.), philosophe de l'Antiquité, est le disciple de Socrate (470-399 avt J.C.) et le maître d'Aristote (384-322 avt J.C.). Il a développé un enseignement ésotérique, réservé à ses disciples, qui a été perdu. Il a également écrit de nombreux dialogues qui nous sont parvenus et qui correspondent à un enseignement public, ésotérique. Le mythe de la caverne est tiré d'un de ces dialogues, celui de La République, au début du livre VII. On peut le diviser en quatre parties (...)
[...] D'où la nécessité d'une réflexion critique qui se caractérise par une remise en cause susceptible ensuite de favoriser une avancée. Il ne faut pas confondre toutefois esprit critique et esprit de critique, ce dernier se limitant à la contestation systématique. Il est vrai que toute personne perçoit le monde d'une manière qui lui est propre, en raison de sa subjectivité. Néanmoins, chacun doit se garder de croire que la réalité du monde se réduit à la perception qu'il en a. [...]
[...] Socrate l'avait bien compris, lui qui n'hésitait pas à affirmer: "Je ne sais qu'une seule chose, c'est que je ne sais rien". II) La libération d'un prisonnier Les prisonniers ne souhaitent pas leur libération puisqu'ils n'ont pas conscience de leurs chaines. De la même manière, au plan intellectuel, nous nous contentons souvent de la situation présente, sans chercher à progresser: il faut bien reconnaitre en chacun une certaine inertie qui limite l'innovation. On préfère souvent l'illusion qui réconforte à la vérité qui dérange! [...]
[...] Il faut savoir changer ses habitudes et ses méthodes pour construire un savoir vrai sur des déterminations précises de la pensée. L'exigence de tout comprendre aussi parfaitement que possible caractérise la pensée rationnelle. Sous ce rapport, l'horizon régulateur d'une vérité complète, quoiqu'inaccessible, demeure toujours valide. Platon souligne aussi l'insuffisance radicale du sensible et de la nécessité d'organiser son savoir autour d'un principe unificateur. Enfin la transmission de ce que l'on a reçu est nécessaire, mais elle ne pourra jamais aller contre la liberté de ceux à qui l'on s'adresse. [...]
[...] Pour Platon, il est vrai que tout change, mais aussi que chaque chose possède une identité profonde. Les deux affirmations sont vraies, mais pas sous le même rapport: il faut distinguer le monde sensible (le nôtre) et le monde intelligible ou monde des Idées. Le premier se caractérise par son évanescence et sa temporalité, le second par sa perfection, son immuabilité et son éternité. C'est le monde de l'absolu, hors de portée de notre perception actuelle. Symboliquement, on pourrait dire que la caverne renvoie au monde sensible tandis que le soleil fait référence au monde des Idées. [...]
[...] La fin du passage ne manque pas de faire implicitement référence à Socrate, condamné injustement alors qu'il cherchait à faire progresser ceux qui l'entouraient. Son exemple semble devoir être suivi, même si l'on récolte le mépris et le ridicule. Il montre aussi qu'il ne suffit malheureusement pas toujours d'avoir raison pour convaincre. Cela a souvent été le cas des grands génies: en avance sur leur temps, ils n'ont pas, pour la plupart, été compris par leurs contemporains. Dans le même temps, l'opinion de la majorité se trouve mise en question: ce qui est admis par la plupart n'a pas forcément de valeur normative. [...]
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