Le texte se présente comme un dialogue entre Socrate et un interlocuteur qui a pour rôle de nous amener progressivement à la découverte de la vérité, en voyant progressivement l'inanité des thèses admises. Socrate a le rôle de mettre en évidence, ou d'amener cet interlocuteur à admettre, les paradoxes qui se cachent en elles, comme on peut le constater dans notre texte (...)
[...] Disons que le problème de cette conception est que l'apprentissage serait trop brutal, ou trop soudain. Il manque bien, ici, comme on va le voir par la suite, la faculté de voir à l'œil aveugle, et la faculté d'apprendre (Platon dira la à l'âme. Deuxième paragraphe Après l'exposition, sur un mode négatif et analogique, qui en fait bien voir les présupposés, de la conception de l'éducation qu'il s'agit de remettre en cause, Platon-Socrate passe ici, non directement à sa propre conception de l'éducation, mais à sa conception de l'âme -qui est ce qui va obliger à avoir une tout autre conception de l'éducation que la précédente. [...]
[...] La thèse de l'auteur est que l'éducation est une conversion de l'âme. La problématique est celle de savoir si l'éducation consiste à apprendre à se servir de façon adéquate de sa faculté d'apprendre, ou bien (notons que c'est là la thèse réfutée par Platon) si elle consiste à “remplir” l'âme. Mouvement général et articulations : le texte se présente comme un dialogue entre Socrate et un interlocuteur qui a pour rôle de nous amener progressivement à la découverte de la vérité, en voyant progressivement l'inanité des thèses admises. [...]
[...] Enfin, au summum, il y comme on peut ici le voir, l'Idée du Bien, qui éclaire tout . -Nous avons dit dans notre introduction qu'il s'agit, dans le livre VII de la République, du programme d'éducation du roi-philosophe. Or, ce qu'il doit chercher à atteindre, ou ce qu'on doit lui apprendre à atteindre, c'est ce qui est au sommet de la hiérarchie, l'être véritable, et l'Idée du Bien signifie sans doute l'éblouissement que la découverte de ces Idées crée en lui . [...]
[...] On se permettra donc ici d'interpréter ce passage comme signifiant que, plutôt que la science telle quelle est dans l'âme (pourtant, on pourra certes nous objecter que Platon soutient une thèse dite de la “réminiscence”), que si la science ne s'y trouve pas en acte, elle s'y trouve en puissance, et qu'il s'agit de la retrouver. Ce qui est nécessaire, donc, pour que l'âme puisse apprendre. Un organe destiné à cet usage (“l'œil de l'âme”) c'est-à-dire, pour apprendre. On voit donc bien qu'apprendre ne consiste pas à remplir un réceptacle vide d'un contenu étranger ou extérieur. Le résultat, ou mise en acte (notons que l'éducation sera pour Platon, une véritable mise en acte), c'est-à- dire, la science, est déjà puissance” dans l'âme. [...]
[...] L'éducation consiste donc en fait à se dégager de ses habitudes, à “désapprendre” à faire usage de son corps. C'est une totale conversion de tout notre être. Il s'agit en effet de savoir regarder ailleurs que là où on a l'habitude de regarder (de “devenir capable” : acquérir une disposition). On était aveugle, on est devenu capable de voir = on a été éduqué. -mais cela n'a pas consisté à mettre la vue dans les yeux aveugles, comme le disait Socrate en fin du premier paragraphe : c'est l'âme elle-même qui a fait le travail c'est une conversion c'est la faculté qui de puissance, a été amenée à l'acte. [...]
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