La vérité, le bonheur et la liberté se trouvent-ils dans les apparences sensibles ? Non, celles-ci ne sont qu'un reflet amoindri de la réalité éternelle des Idées. (Il n'y a pas deux mondes séparés, mais deux ordres d'une même réalité, l'un n'étant que la pâle copie de l'autre). Pour trouver la vérité, il faut tourner notre regard dans un sens inhabituel : au lieu de n'examiner que les objets sensibles, il faut remonter à la cause de cette vision, examiner nos idées (...)
[...] De même que si la forme de l'arbre n'existait pas, aucune ombre ne pourrait en être projetée sur la paroi de la caverne. Le peu de réalité de l'ombre lui vient de sa cause, de même le peu de réalité de notre monde sensible provient du monde intelligible. Synthèse d'Héraclite et Parménide : "le même homme ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve", le non-être n'est pas, sauver les phénomènes. III) Comment passe-t-on de la connaissance sensible à la connaissance des Idées ? [...]
[...] Le but de ce texte de Platon est d'abord de faire douter l'opiniâtre de ses certitudes, en lui ouvrant une nouvelle perspective. C'est là qu'intervient l'allégorie. Comme l'opiniâtre raisonne sur la base d'images sensibles, Platon propose une série d'images qui ont en même temps une signification philosophique. Platon montre avec des images sensibles comment on peut comprendre que les images et les sensations sont insuffisantes pour accéder à la réalité. On peut ainsi imaginer que nous sommes dans le sensible comme des prisonniers qui ne se rendent même pas compte de leur ignorance, de leur servitude et de leur malheur, parce qu'ils ignorent qu'il existe un ordre de réalité dans lequel la vérité, la liberté et le bonheur sont incomparablement plus grands. [...]
[...] Je suis de ton avis, dit-il ; il préférera tout souffrir plutôt que de vivre de cette façon là. Imagine encore que cet homme redescende dans la caverne et aille s'asseoir à son ancienne place : n'aura-t-il pas les yeux aveuglés par les ténèbres en venant brusquement du plein soleil ? Assurément si, dit-il. Et s'il lui faut entrer de nouveau en compétition, pour juger ces ombres, avec les prisonniers qui n'ont point quitté leurs chaînes, dans le moment où sa vue est encore confuse et avant que ses yeux se soient remis (or l'accoutumance à l'obscurité demandera un temps assez long), n'apprêtera-t- il pas à rire à ses dépens, et ne diront-ils pas qu'étant allé là-haut il en est revenu avec la vue ruinée, de sorte que ce n'est même pas la peine d'essayer d'y monter ? [...]
[...] Prétendre qu'on peut apprendre uniquement en s'amusant ne peut que relever de l'illusion ou de la démagogie. Mais il faut également voir que lorsque la pensée se libère du sensualisme, elle accède à la possibilité d'un bonheur plus grand que celui que les sens rendent possible. Autre aspect de l'enjeu : les politiques n'ont-ils pas également une fonction de pédagogues ? Ne doivent-ils pas guider le peuple vers une organisation plus harmonieuse de la cité ? Celle-ci peut-elle se faire vraiment sans la vérité ? [...]
[...] Qu'est-ce que cette réalité intelligible, ce monde des Idées qui est montré comme étant la seule réalité, source de toute vérité "vraie" ? Comment passe-t-on de la connaissance sensible à la connaissance des Idées ? Pourquoi la réalité sensible est-elle ramenée au rang de l'illusion ? Comme les ombres sur la paroi de la caverne, les objets que nous percevons au moyen de nos sens ne sont, si on y réfléchit, que très partiellement intelligibles. Comprendre quelque chose, c'est-à-dire le rendre intelligible, c'est en percevoir la vérité. La vérité, c'est la conformité d'une représentation avec la réalité qu'elle représente. [...]
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