Le dialogue s'ouvre par la question de savoir si la vertu s'enseigne conduisant à savoir ce qu'elle est. Ménon y répond par un "essaim de vertus" selon Socrate, soit par des différentes dénominations dont il n'est pas capable de rendre raison. Il divise en réalité la vertu. Or si la vertu est une à travers ses différentes formes, si l'on veut savoir ce qu'est la vertu, par l'unité de la dénomination, il faut observer ce qu'elles ont en commun et ce qui fait d'elles des vertus. Cette théorie pose en principe que la réalité de l'essence fonde la dénomination (...)
[...] Cette théorie pose en principe que la réalité de l'essence fonde la dénomination. Ce par quoi les abeilles ne diffèrent pas sont les réalités de l'abeille, l'essence ou l'Idée d'abeille. L'Idée est ainsi une unité générique en synthétisant le divers dans l'un, mais aussi un principe de réalité, gouvernant la réalité de chaque chose. Elles existent en soi et sont immuables. Cependant le monde des Idées ne constitue pas un simple double du monde sensible. La communauté des Idées est précisée dans Phédon : l'Idée peut être traversée par des participations croisées. [...]
[...] Platon illustre cet écart dans le Théétète : il existe une différence entre posséder un savoir et l'avoir sous la main : les idées sont comme des colombes qu'il s'agirait de choisir dans un colombier qui s'échappe et virevolte lorsqu'on les cherche. Ainsi le savoir est latent, virtuel et il nous faut l'actualiser. D'où provient cette connaissance, ne faut-il pas postuler l'immortalité de l'âme ? Objection nietzschéenne du Crépuscule des idoles : Nietzsche oppose une relecture très forte et pertinence. Il analyse tout particulièrement la démarche socratique dans le Crépuscule des idoles comme une attitude cherchant à humilier l'interlocuteur, spécifiquement les gens qui sont beaux. [...]
[...] Le critère de vérité est ainsi une mise à l'épreuve par la dialectique. Elle se distingue des autres modes de connaissance par son objet et sa mise en œuvre, elle procède de l'épreuve discursive des contradictions et de l'examen progressif de problèmes. Intellectualisme socratique : Ménon envisage la possibilité de désirer un mal en sachant que c'est un mal or pour Socrate/Platon nul n'est méchant volontairement (Apologie, 25e). Pour Platon, l'ignorance est le mal fondamental, et à ce titre Socrate a cette fonction d'éveil, mettant le doigt sur la contradiction. [...]
[...] On peut dès lors restituer les méthodes de notre raisonnement. Réfutation et aporie : Socrate agit afin de débarrasser de la funeste illusion de croire savoir ce que l'on ne sait pas. Le caractère positif de la réfutation, par son effet cathartique, purificateur est souligné ici, Socrate lui-même demande à être réfuté afin d'être libéré de l'illusion de savoir (458a, 470c). En effet, la réfutation précipite celui qui prend soudainement conscience de son ignorance dans l'embarras, l'aporie, la recherche véritable peut alors commencer. [...]
[...] Platon prend l'exemple éloquent d'un voyageur qui demande son chemin. La personne ignore la direction mais lui donne son opinion, soit un énoncé sans attache solide, volatile, mais qui peut tomber juste. - Le dialogue se clôt sur un éloge des opinions vraies ayant une certaine fécondité. Elles nous permettent d'agir dans la vie pratique. Ainsi Platon illustre ce mode de connaissance par la figure de Périclès, ce qui constitue un affront de taille pour l'époque. Celui- ci disposait de cette intuition, de l'opinion droite, puisqu'il n'a su transmettre à ses enfants une science politique, un véritable savoir. [...]
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