L'enjeu de ce texte est capital puisqu'il engage une définition du bonheur et de la justice, laquelle est susceptible d'orienter un choix de vie. Ce texte nous permet de comprendre que si le bonheur est le but de l'existence humaine, pour y parvenir il convient de satisfaire tous ses désirs. Cette définition du bonheur est-elle satisfaisante ? N'est-elle pas dangereuse et donc éminemment contestable ? (...)
[...] Structure première - “Mais si ce qu'elles peuvent désirer” : Calliclès expose son idée générale qui est en totale contradiction avec celle de Socrate comme nous le signale la conjonction Ce qui est juste, selon la nature, c'est de pouvoir assouvir sans frein ses désirs. En cela consiste justement le bonheur. - “Seulement, à cause du manque de courage de leur âme” : la restriction “seulement” situe le point de vue de Calliclès comme étant à contre-courant de l'opinion dominante. L'éloge de la tempérance et de la justice est le moyen par lequel la masse des faibles, vertueuse par impuissance, cherche à enchaîner les forts. [...]
[...] Or, qu'est-ce que le Bien ? Il ne s'identifie ni avec l'agréable ni avec l'utile : il est pour chaque chose ce qui fait la qualité et l'excellence de sa nature . Ainsi le Bien est-il l'ordre et l'arrangement qui conviennent à la nature de chaque être. Une âme ordonnée est une âme tempérante où la raison commande au désir au lieu d'en subir la tyrannie. La tempérance suppose la connaissance de cet ordre, ordre qui règle d'ailleurs l'ensemble de l'univers, lequel forme un tout harmonieux ( signifiant précisément “ordre du monde”). [...]
[...] Introduction Dans ce texte extrait de Gorgias, Platon donne la parole à Calliclès qui expose sa conception du bonheur et de la justice, en répondant à la question essentielle posée par Socrate : où réside la véritable puissance, dans la domination des autres ou dans la maîtrise de soi ? Autrement dit, en quoi consiste le bonheur et le principe d'une vie réussie ? C'est cette interrogation qui suscite la réaction véhémente de Calliclès et le conduit à exposer cyniquement la thèse d'un hédonisme sans frein comme principe de vie. [...]
[...] Ce n'est que par la méprisable ruse des faibles qui entrave la puissance des forts et la ligote par leurs lois et leur justice que l'ordre de la nature se trouve mis sens dessus dessous. III) La puissance du désir trouve sa véritable voie dans l'exercice du pouvoir et particulièrement du pouvoir absolu Ce passage établit la connivence qu'entretiennent pour Calliclès la toute puissance du désir et la possession du pouvoir. Cet exercice du pouvoir individuel trouve son accomplissement dans la figure du tyran. D'une part, l'avidité du désir ne peut se satisfaire d'aucun objet particulier du monde sensible. [...]
[...] Ce qui implique une liberté sans entraves, c'est-à-dire la conception la plus primitive de la liberté : faire ce que l'on veut, au sens de suivre son bon plaisir. Liberté qui doit ne rencontrer aucun obstacle et ne pas se heurter à la résistance d'autrui. Or faire de la satisfaction du désir le but de l'existence, prétendre qu'il ne faut pas réprimer les passions mais se tenir prêt à les assouvir par tous les moyens, mettre au service de ses passions toutes les forces de son énergie et de son intelligence, n'est-ce pas considérer l'individu comme la valeur suprême et la source de toutes les valeurs ? [...]
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