Le plaisir peut-il être le guide d'une vie heureuse ?

Résumé du document

Dans la psychanalyse, les rêves et les actes manqués révèlent des désirs. À partir de là, la satisfaction des pulsions (qui sont des tensions) entraîne un certain apaisement qui entraîne du plaisir et donc le bonheur. Le bonheur est un état de l'esprit, un état de contentement et de béatitude. L'opinion pense que le désir conduit au bonheur. On définit le désir par distinction conceptuelle : le besoin relève du biologique ; cela veut dire qu'il y a une cause physiologique qui produit le besoin : il y a une exigence naturelle et la satisfaction du besoin permet de faire perdurer l'individu et l'espèce. Le désir n'a pas la même nécessité et sa non-satisfaction n'entraine aucune conséquence pour la vie ; il y a quelque chose de culturel dans le désir. Le désir relève du contingent : ce n'est pas nécessaire : c'est accidentel. Lorsqu'il est question du besoin, il suffit que des stimuli soient en présence pour que le besoin soit activé. Dans le désir, il y a une part importante donnée à l'imagination. Le désir est ce qui se distingue du besoin et de la volonté. La volonté est la faculté que j'ai de choisir un but et de mettre en œuvre les moyens d'y parvenir de sorte que vouloir c'est poursuivre un but.

Extraits

[...] Cependant, il faut bien comprendre que ces désirs ne peuvent tous être réalisés : un pour dix, dit Schopenhauer. Il ne dit cependant pas que le désir ne rend pas heureux : il explique que ce bonheur ne peut être durable, c'est comme l'aumône qu'on jette à un mendiant : elle lui sauve la vie pour prolonger sa misère jusqu'à demain dit-il dans Le Monde comme volonté et comme représentation. De plus, le bonheur que produit la satisfaction est disproportionné par rapport à l'inquiétude et l'angoisse créée par le désir. [...]

[...] Il continue en expliquant qu'aucun désir ne produit un bonheur durable et inaltérable. Schopenhauer sous-entend ainsi que pour être heureux, il faut s'affranchir du désir, d'une volonté toujours exigeante On peut maintenant se poser la question de savoir comment vivre pour être heureux : si le désir n'est pas un guide satisfaisant, comment faut-il vivre ? Schopenhauer propose une sagesse, une sérénité, une quiétude de la conscience : il s'agit d'avoir une conscience qui n'est plus troublée par le désir en s'en affranchissant. [...]

[...] Le plaisir peut-il être le guide d'une vie heureuse ? Dans la psychanalyse, les rêves et les actes manqués révèlent des désirs. À partir de là, la satisfaction des pulsions (qui sont des tensions) entraîne un certain apaisement qui entraîne du plaisir et donc le bonheur. Le bonheur est un état de l'esprit, un état de contentement et de béatitude. L'opinion pense que le désir conduit au bonheur. On définit le désir par distinction conceptuelle : le besoin relève du biologique ; cela veut dire qu'il y a une cause physiologique qui produit le besoin : il y a une exigence naturelle et la satisfaction du besoin permet de faire perdurer l'individu et l'espèce. [...]

[...] Ce qui compte n'est pas l'excès et la multiplication des désirs. Épicure ajoute que pour ne pas être tenté par les plaisirs vains, il faut vivre entre sages, dans le jardin qu'est l'école épicurienne, contrairement à ce que pensent les stoïciens. Les stoïciens ne demandent pas à s'affranchir des désirs, mais de la souffrance que produisent les désirs. Ils préconisent la vie dans la société et l'apprentissage de l'imperturbabilité dans la société. Les stoïciens proposent d'apprendre une maîtrise de soi. [...]

[...] C'est donc bien la recherche du désir qui nous rend heureux, et non l'obtention de ce bonheur. La nature avide de l'homme empêche donc d'être heureux : on veut tout et quand on a quelque chose, on veut plus. Ainsi, pour Rousseau, la vie humaine est une sorte de désolation continue. Cependant, les représentations de l'imagination nous permettent un certain bonheur : l'imagination qui rend présent l'objet absent de façon embellie empêche de connaître le véritable bonheur : il y a une défiguration de l'objet désiré, une sorte de cristallisation. [...]