Plaisir, Kant, plaisir esthétique, plaisir accueilli comme un don, bonheur particulier, plaisirs futiles, divertissement
Dans la perspective qui consiste à distinguer entre les plaisirs dont la bonté est agréée par la raison et attestée par elle et ceux quelle évalue comme mauvais, il est utile de nous référer à un penseur qui confère au terme «bon » toute sa dimension morale. C'est ainsi qu'au XVIIIe siècle, siècle de la raison et du bonheur, Kant refuse de confondre le bon et l'agréable.
[...] Si ce philosophe danois a décrit de façon aussi pathétique cette période, c'est qu'il l'a vécue personnellement comme perte de lui-même, dans l'étourdissement de la conscience et dans ce que Pascal appelait le divertissement. La soumission à tous les plaisirs finit par saturer le désir, par l'abolir et par engendrer l'ennui, la nausée, le désespoir. Voulant tout à la fois, un tel homme finalement ne veut rien, errant dans un labyrinthe où l'escorte le néant auquel il voudrait cependant échapper. [...]
[...] Or, le beau entretient un tel rapport : le beau est le symbole du bien moral car, à travers lui, l'esprit est conscient d'être en quelque sorte ennobli et d'être élevé au-dessus de la simple aptitude à éprouver un plaisir par les impressions des sens Dès lors que l'on distingue ainsi l'agréable et le bon en réservant à ce dernier concept un sens exclusivement moral, on ne saurait dire que tous les plaisirs sont bons à prendre. L'éthique déontologique de Kant l'amène au contraire à l'affirmation que la raison ne se laissera jamais persuader que l'existence d'un homme qui ne vit que pour jouir [ . ] ait une valeur en soi [ . [...]
[...] Le plaisir n'est-il pas quelque chose que l'on doit accueillir avec gratitude non comme un dû, mais comme un don ? Dans la perspective qui consiste à distinguer entre les plaisirs dont la bonté est agréée par la raison et attestée par elle et ceux quelle évalue comme mauvais, il est utile de nous référer à un penseur qui confère au terme «bon toute sa dimension morale. C'est ainsi qu'au XVIIIe siècle, siècle de la raison et du bonheur, Kant refuse de confondre le bon et l'agréable. [...]
[...] On peut penser au plaisir de prendre, de dérober, propre à la kleptomanie mais aussi aux observations de l'aliéniste Clérambault au XIXe siècle. Celui-ci qui avait qui avait lui-même la passion du drapé, avait compris que le plaisir compulsif pris par certaines de ses patientes au contact d'étoffes particulièrement somptueuses, moirées, était un langage symptomatique qu'il lui fallait décoder. Pour revenir à Kant, il distinguait très clairement le plaisir pris à ce qui est agréable, le plaisir pris à ce qui est beau et le plaisir pris à ce qui est bon. [...]
[...] Cela ne peut être que parce qu'il se présente à nous d'emblée, dans la perception, comme unifié, c'est-à-dire réalisant l'accord de l'unité avec la diversité. L'unité de l'œuvre d'art, son harmonie, tient à sa forme c'est-à-dire à tous les rapports internes qui ordonnent en elle le divers du sensible : finalité sans fin dit Kant. Elle ne signifie rien d'autre qu'elle-même, n'est au service d'aucune fin extérieure. C'est pourquoi le plaisir esthétique est un plaisir absolument pur, non intéressé, gracieux, gratuit comme est gratuite, désintéressée, déconnectée de l'utilité la création des œuvres de l'art qui en sont la source. [...]
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