Le plaisir s'entend comme une sensation issue de stimuli extérieurs et qui nous enferme dans notre passivité. Le plaisir est donc un éprouvé, mais c'est un éprouvé agréable. En effet, le plaisir nous apporte une certaine satisfaction, il nous remplit de bien-être. Toutefois, cette sensation n'est qu'éphémère. La douleur et le manque se substituent à cette sensation première de plaisir. Le Bonheur quant à lui se définit comme une satisfaction pleine et durable, comme une réalité supérieure au plaisir. Il apparaît alors opportun de se demander si le plaisir mène au Bonheur.
Le plaisir semble être une condition nécessaire au Bonheur. En effet, comment connaître du Bonheur dans la douleur, dans le manque ou dans la peine ? Cependant, s'il en est une condition nécessaire, il n'en demeure pas une condition suffisante. Ainsi, le plaisir ne mène pas nécessairement au Bonheur. Est-ce à dire, alors, qu'il faille orienter notre plaisir, le diriger vers le Bonheur. S'il existe bien une convertibilité entre plaisir et Bonheur, n'est-ce pas à nous de l'effectuer ? De plus, le Bonheur se réduit-il uniquement à une sensation, un agréable ? Il faut alors se demander si l'on ne peut pas penser le Bonheur hors du plaisir, si le Bonheur ne se trouve pas finalement dans la joie, dans la création.
Nous verrons tout d'abord en quoi le plaisir est une condition nécessaire au Bonheur. Puis dans un deuxième temps nous verrons qu'il n'en est pas une condition suffisante. Enfin, nous tâcherons de montrer que l'on peut penser le Bonheur en dehors du plaisir, dans une satisfaction qui n'est pas uniquement du domaine de la sensation.
Le plaisir est une sensation préalable au Bonheur. C'est-à-dire que l'on ne peut pas vivre de manière heureuse, dans un état de satisfaction plein et durable si l'on n'a pas d'abord reçu cette affection, vécu cette sensation qu'est le plaisir.
En effet, un monde privé de plaisir est un monde qui a été, par la même occasion déserté par le Bonheur. C'est un monde dans lequel la sensation de plaisir n'existe plus, ne nous emplit plus. Un monde de douleur, de manque, un monde gris et sans saveur. Sans plaisir, notre existence n'est que souffrance et il n'est guère possible d'espérer le Bonheur (...)
[...] Le plaisir mène t-il au Bonheur ? Le plaisir s'entend comme une sensation issue de stimuli extérieurs et qui nous enferme dans notre passivité. Le plaisir est donc un éprouvé, mais c'est un éprouvé agréable. En effet, le plaisir nous apporte une certaine satisfaction, il nous remplit de bien-être. Toutefois, cette sensation n'est qu'éphémère. La douleur et le manque se substituent à cette sensation première de plaisir. Le Bonheur quant à lui se définit comme une satisfaction pleine et durable, comme une réalité supérieure au plaisir. [...]
[...] Nous faisons preuve de notre dignité d'homme en nous rendant maître de ces affections, mais aussi en étant supérieur aux hommes du ressentiment : aux hommes qui ont abandonné ce combat au profit d'un plaisir stable durable qui n'est pas conforme avec le Bonheur. Ainsi, ce n'est pas un plaisir stable, un plaisir dans l'équilibre qui peut nous permettre de vivre le Bonheur. Au contraire, le Bonheur mêle à la fois plaisir et douleur, le Bonheur est dans l'action, la création. [...]
[...] Le plaisir peut donc être douloureux mais ce n'est pas pour autant qu'il nous empêche d'atteindre le Bonheur. Ainsi, Sainte Thérèse fait part de son union avec Dieu. Cette sensation est douloureuse, difficile à vivre, cependant, cette union la renforce. Elle dit ainsi dans son autobiographie La vie de Sainte Thérèse de Jésus, J'ai vu dans sa main une longue lance d'or, à la pointe de laquelle on aurait cru qu'il y avait un petit feu. Il m'a semblé qu'on la faisait entrer de temps en temps dans mon cœur et qu'elle me perçait jusqu'au fond des entrailles; quand il l'a retirée, il m'a semblé qu'elle les retirait aussi et me laissait toute en feu avec un grand amour de Dieu. [...]
[...] Dès lors, le plaisir ne nous permet plus à lui seul d'être heureux. Au contraire, le plaisir peut parfois nous être douloureux. C'est pourquoi il faut agir avec raison et dignité et pouvoir diriger nos plaisirs vers le Bonheur. En effet, le plaisir est fondamentalement éphémère. Une fois atteint, une fois vécu, il finit pas s'épuiser. Nous vivons alors une alternance plaisir et douleur, nous vivons de manière instable et nous ne pouvons vivre un Bonheur qui soit durable. Le plaisir met peut être bien fin à notre tension, il appaise certes notre trouble mais ceci de manière temporaire. [...]
[...] De la même manière, la quête impossible d'un libertin pour la satisfaction témoigne de cette alternance entre plaisir et douleur, entre plein et manque, entre satisfaction et vide. Ainsi, Molière met en scène dans Dom Juan, la vie d'un homme condamné à toujours rechercher le Bonheur, à toujours vivre de manière instable. Un homme qui est fondamentalement insatisfait, qui n'est jamais heureux malgré ses instants de plaisirs additionnés. Le plaisir ne nous mène donc plus au Bonheur. Cette réalité supérieure qu'est le Bonheur peut même être mise en danger par la plaisir. En effet, le plaisir est instable alors que le Bonheur est durable. [...]
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