La nature des sciences de l'homme demeure depuis le XIXème siècle un débat constamment réactualisé. La question fait référence aux conceptions structuralistes des sciences de l'homme qui visent à l'élider en tant qu'objet/sujet. Mais reste-t-il d'une science de l'homme qui veut l'oublier ?
[...] On peut mettre entre parenthèse sa conscience pour ne s'intéresser qu'à la structure des relations matrimoniales au sein d'un groupe donné. Chaque mariage ne saurait être isolé de tous les autres mariages, passés ou futurs, qui ont eu ou auront lieu au sein de ce groupe. L'homme est donc vu uniquement sous son aspect de contractant d'un mariage et ce mariage est vu comme élément d'une structure matrimoniale statique qui explique son apparition comme événement. Le structuralisme déplace totalement l'objet des sciences humaines. [...]
[...] Car c'est à cette condition seulement qu'il construit un monde humain et donc un objet pour les sciences humaines. En mettant entre parenthèse la conscience, les sciences humaines entrent dans une contradiction car sans conscience, il n'y aurait pas de monde humaine et donc pas besoin de sciences humaines pour l'étudier. Sous peine de se contredire elle-mêmes et en quelque sorte de rendre impossible leur propre présupposé, les sciences humaines doivent accorder à l'homme une place différente de celle de simple support des structures. [...]
[...] Auguste Comte définissait une loi comme un rapport constant entre des phénomènes. Il va donc s'agir d'identifier des phénomènes propres aux comportements humains et chercher des corrélations. Les comportements humains ne sont évalués qu'en tant que phénomènes ayant une importance au niveau du groupe. Il souvent être ce que Durkheim appelle des faits sociaux en d'autre terme des phénomènes qui apparaissent à qui observe au niveau du groupe social dans son entier. Ces faits sociaux doivent être traités comme des choses, c'est-à-dire analysés de façon indépendante de la conscience de leurs acteurs, de leur intériorité. [...]
[...] L'homme est donc en tant que sujet individuel à la base du phénomène social à expliquer et en tant que reconstruction moyenne à la fin de la théorie comme son ultime déduction. Il faut donc prendre en compte l'interaction de l'individuel et du global et dans cela l'intériorisation des valeurs culturelles. L'anthropologue Edward T. Hall s'est intéressé aux interactions quotidiennes. Il invente la proxémique ou l'étude des relations spatiales entre les individus. Il remarque que la distance entre les individus reste à peu près semblable dans des situations semblables (par exemple, dans une file d'attente, dans une salle de cours) et qu'elle varie selon les différentes cultures. [...]
[...] Le particulier est inclus dans le général quand il s'agit des lois de la nature. Dans les sciences humaines, le rapport entre le particulier et le général est beaucoup plus complexe. Comment penser le rapport entre les comportements individuels et les énoncés généraux des sciences humaines ? Les énoncés particuliers situent les hommes comme des êtres conscients et sujets de leurs actes. Les énoncés généraux dégagent une loi ou tout au moins une régularité qui englobe les comportements individuels. Les énoncés qui portent sur des entités sociales ( famille, entreprise, Etat, classe sociale, groupe religieux) peuvent-ils être construits à partir d'énoncés portant sur les individus, ce qui donnerait à l'homme en tant que sujet une place déterminante ? [...]
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