Dissertation de philosophie sur le sujet : "Cela a-t-il un sens de vouloir échapper au temps ?".
[...] II) Comment échapper à l'action du temps ? Parce qu'il perçoit le temps et cherche à le définir, l'être humain tente aussi de concevoir son contraire : l'éternité, et surtout de se donner une chance d'y accéder. Pour le religieux, qu'importe alors la mort si elle ne signifie rien de plus que l'accès a une autre forme d'existence, infiniment plus heureuse ? Sans doute la foi ou la croyance excède-t-elle la stricte rationalité, mais elle autorise un pari rassurant, et tel qu'il peut organiser l'existence terrestre elle-même en lui indiquant ce que doit être son usage, en lui donnant une orientation et un sens. [...]
[...] Cela a-t-il un sens de vouloir échapper au temps ? Introduction L'homme est mortel, et il le sait. Sa mort signale, de la façon la plus évidente, l'action du temps, et la condamnation qu'elle implique de toute tentative pour lui échapper. Cependant, les humains sont aussi animés par un désir permanent d'échapper au temps, qui se manifeste de multiples manières. Toutes leurs tentatives sont pourtant vouées à une sorte d'échec obligatoire, puisque chacun n'a pas d'autre horizon que la mort. [...]
[...] Conclusion Si l'on admet que le temps finit par tout faire disparaître ( y compris la Terre ou l'espèce humaine), vouloir lui échapper dans l'absolu, aucun sens. Mais c'est paradoxalement en œuvrant dans un temps limité que l'homme, malgré la brièveté de son existence, participe à l'élaboration d'un sens qui le dépasse et qui est celui que se donne l'humanité dans son ensemble. Seule cette dernière se préoccupe de donner ou de trouver du sens, y compris à sa propre existence : sans doute est-ce parce qu'aucun sens ne lui est d'abord imposé qu'il lui appartient alors, à travers ses diverses démarches y compris les moins assurées d'en élaborer. [...]
[...] Dans tous les cas, le temps finit par l'emporter. Mais peut-être l'espoir de lui échapper, même traduit de manière aussi artificielle, n'a-t-il pas pour autant aucun sens. III) Cette volonté manque de sens en elle-même mais elle produit le sens de l'existence humaine Si l'homme veut échapper au temps, c'est parce qu'il a conscience de son action. Ignorer cette dernière est sans doute réservé à un être qui n'aurait pas conscience de l'écoulement du temps, autrement dit un être dont l'existence serait à peu de choses près celle de l'animal. [...]
[...] Pour la mentalité contemporaine, de telles consolations paraissent pourtant bien lointaines. Ce qu'elle semble demander, c'est que soit, au moins momentanément, freinée l'efficacité du temps, pour que chacun puisse bénéficier d'une «jeunesse» prolongée le plus possible. Il ne s'agit pas d'approuver ou de critiquer le jeunisme contemporain, mais d'abord de constater qu'il détermine un souci de l'apparence physique (chirurgie esthétique, modèles des magazines) qui se traduit par des comportements sociaux inédits. Auxquels s'ajoutent depuis peu les fantasmes de possible survie à soi-même qu'offriraient les pratiques de clonage. [...]
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