La question présuppose que le travail est servitude : c'est donc d'abord la liberté humaine qui est impliquée ici, et de manière radicalement négative, puisque le terme de servitude renvoie à la situation de l'esclave. L'esclave est celui à qui est refusée toute liberté et cela, de manière irréversible, irrémédiable.
Cela signifie donc que nous sommes irrémédiablement enchaînés au travail c'est-à-dire à la nécessité de travailler. Même si tel ou tel individu, de manière choisie ou contrainte, s'en trouve écarté ou exempté, l'humanité, considérée comme espèce, ne peut se dispenser du travail (...)
[...] Le travail rend possible la perceptive d'un monde où si l'homme n'a pas la liberté de ne pas travailler, il a cependant celle de faire apparaître des oeuvres durables ( essentiellement différentes des produits destinés à la consommation) qui obéissent à la volonté d'inventer ce qu'un homme en particulier décide. III. On peut penser que ceci n'est pas sans incidence sur celui qui accomplit ce travail. Il faut donc reconsidérer les rapports entre le travail et liberté. En travaillant au-delà de ce que ses besoins lui commandent, l'humanité affirme sa condition singulière et dépasse son acrage dans la nature, elle s'émancipe. Travailler, ce n'est pas seulement investir son énergie dans des tâches et répéter indéfiniment cet effort, c'est transformer. [...]
[...] Le travail n'est-il que servitude? (plan détaillé) La question présuppose que le travail est servitude: c'est donc d'abord la liberté humaine qui est impliquée ici, et de manière radicalement négative, puisque le terme de servitude renvoie à la situation de l'esclave. L'esclave est celui à qui est refusée toute liberté et cela, de manière irréversible, irrémédiable. Cela signifie donc que nous sommes irrémédiablement enchaînés au travail c'est-à-dire à la nécessité de travailler. Même si tel ou tel individu, de manière choisie ou contrainte, s'en trouve écarté ou exempté, l'humanité, considérée comme espèce, ne peut se dispenser du travail: il lui faut produire ce dont elle a besoin pour vivre et ne peut l 'obtenir sans la médiation du travail. [...]
[...] Nous ce pouvons nourrir l'espoir d'arrêter cette répétition. On peut réduire cette servitude en diminuant la pénibilité du travail, notamment grâce aux machines (elles-mêmes issues du travail humain) mais il est impossible, pour des raisons anthropologiques, d'envisager de se soustraire au travail, quelles que soient par ailleurs les formes de son organisation. II. Cette servitude est-elle variment insurmontable? Pourtant il faut bien constater que les hommes ne travaillent pas seulement sous le jougs de besoin et qu'ils ne se contentent pas de produire seulement le necessaire. [...]
[...] Il est davantage un processus historique et culturel. Ce que nous éprouvons comme servitude dans le travail reléve donc aussi de l'histoire et de la culture. Il est donc davantage une contrainte qu'une servitude, contrainte qui agit sur ce que nous sommes et se transforme ainsi en aliénation. Elle relève d'un processus et non pas d'une donnée de fait et elle est modifiable si l'on modifie les conditions historiques et sociales du travail. Il importe donc de ne pas confondre servitude et aliénation pour bien comprendre ce qui, dans le travail, nous contraint, et ce qui peut être facteur de liberté. [...]
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