Corrigé possible du sujet de dissertation de philosophie suivant : "Pourquoi travaillons-nous ?". Cette correction est extrêmement complète et permettra aux étudiants d'avoir un outil précieux lors de leur devoir maison. Cette correction pourra aussi servir de fiche de révision d'une part pour la méthodologie de la dissertation et de la réflexion philosophique et d'autre part pour les connaissances qu'il est nécessaire d'avoir sur le travail, la liberté, la raison, le devoir, le bonheur, le désir etc.
[...] qui nous invite d'abord à envisager les causes, les raisons objectives du travail, nous pouvons répondre : par nécessité vitale ou naturelle. Si l'on entend par nécessité le caractère de ce qui ne peut pas ne pas être, le travail serait essentiellement ce qui nous contraint, nous soumet à l'ordre de la nature ou de la matière. Il désignerait une activité pénible et contraignante, obstacle fondamental à la liberté (par opposition à la nécessité), c'est-à- dire à la réalisation autonome de soi. [...]
[...] Il semble alors que la finalité du travail consiste à promouvoir d'autres valeurs que celles de la rentabilité et du profit : les valeurs d'un loisir réappris, à l'heure où justement la société revendique à la fois une libération du travail et dans le travail. Le travail ne répond donc pas seulement à une nécessité naturelle qu'il serait le moyen de satisfaire; il répond aussi et surtout, à une nécessité culturelle qui fait que nous le poursuivons aujourd'hui comme une fin en soi, alors qu'il constitue, dans son essence, le moyen d'une authentique liberté humaine. En somme, nous travaillons pour ne plus travailler, ou pour travailler autrement, en vue soit du repos, soit d'une oeuvre créatrice. [...]
[...] D'abord, l'homme est un animal qui travaille, un “animal fabricateur d'outils” (homo faber). Lors de fouilles archéologiques, on sait qu'on se situe en terrain humain dès qu'on trouve des silex taillés. C'est que le travailleur humain ne se contente pas d'utiliser les instruments de la nature, les ressources naturelles en vue de satisfaire des besoins de survie ; il transforme la nature, invente de nouveaux produits à consommer ou à utiliser. Ainsi apparaissent des besoins artificiels, mais nécessaires à l'homme artificiel qu'il est devenu. [...]
[...] Par la médiation de la technique, l'homme fait travailler la nature pour lui-même. Le travail ne se contente pas de satisfaire nos besoins, il nous libère du domaine du besoin et de la nécessité. - Le travail devient alors l'opération par laquelle l'homme se produit lui-même en transformant la nature. En humanisant la nature, par son travail, l'homme s'affranchit peu à peu de toute soumission à son égard et s'humanise à son tour. La dialectique du maître et de l'esclave de Hegel. [...]
[...] Ne travaillons-nous pas finalement pour nous oublier nous-mêmes, que ce soit sur le plan individuel ou collectif ? Notre époque, friande de travail, ne se détourne-t-elle pas ainsi de la crise profonde, économique, sociale, mais aussi spirituelle, qui la déchire ? Mais si nous travaillons pour conjurer ce qui nous guetterait sans le travail - l'ennui si le travail a pour vocation de nous détourner de nous-mêmes, de sorte que nous le poursuivons comme une fin en soi, nous apercevons également qu'il exprime une autre finalité : ne plus travailler. [...]
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