Correction entièrement rédigée d'une dissertation de Philosophie sur le temps. Elle fut proposée au bac blanc de Terminale et avait pour sujet : "Prendre son temps, est-ce le perdre ?".
[...] En ce sens, je perds mon temps ou plutôt je me perds dans une temporalité purement physique, celle du mouvement des planètes. A l'opposé, il s'agit de se saisir de sa propre existence et ce n'est possible qu'à travers la temporalité, le futur éclairant le passé. Mais une temporalité maîtrisée parce que résultant de choix. Conclusion : Le temps ne peut être perdu dans la mesure où nous le subissons, où dans la mesure où nous ne saisissons pas, nous ne créons pas. [...]
[...] Pascal reproche aux libertins de tuer le temps en quelques sortes pour oublier que le temps nous tuera (pensée b203) fascination de la frivolité En fin de compte, cela signifie que le libertin prend son temps pour se cacher qu'il l'a déjà perdu. 2è sous partie : Il faut cependant noter que ce temps qui passe que nous ne cessons de perdre est celui du corps. Par notre corps nous sommes soumis à l'extériorité par notre corps. Nous sommes soumis à l'extériorité par notre corps nous perdons notre temps, le notre parce que nous sommes soumis à des lois que nous ne gouvernons pas. [...]
[...] Dans cette mesure, prendre son temps doit être compris au sens où je façonne, je crée un quelque chose de nouveau, d'unique c'est à dire moi-même. Quand je prends mon temps je n'en perds pas, j'en crée au sens où je crée l'existence. Cela signifie que je fais fructifier le passé dans le présent au nom du futur, cela signifie que j'élabore du neuf. Le problème est plus celui de l'opposition entre le libertinage et le sérieux de l'action. Tous deux sont en effet, du côté de la crainte de la mort, du temps ressenti comme perte. [...]
[...] Nous devons en effet, vendre du temps pour enfin, à la fin de la journée, pouvoir vivre. Par ailleurs, certains à qui il est donné de créer refusent pourtant de se saisir comme l'unique cause de leur existence. Certains préfèrent rester passifs pour ne pas être responsable de leur existence. C'est ce que Sartre appelle la mauvaise foi. Nous sommes de mauvaise foi lorsque nous considérons qu'il est nécessaire de vivre, les conditions de notre existence comme destin. Il est toujours possible en effet, de reprendre ces conditions à son compte de leur donner un sens. [...]
[...] Dans ces conditions, il est légitime de se demander si prendre son temps c'est le perdre. Que signifie prendre son temps ? Est-ce prendre la mesure d'un travail dont la durée est proportionnelle à l'obstacle à surmonter ou bien est-ce prendre du bon temps, profiter des congés payés ? Est-ce vivre dans l'angoisse d'une course contre la montre ou bien est-ce profiter pleinement du jour présent ? La question est au fond celle de la nature du temps, de sa réalité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture