Si l'on répond toujours favorablement à ses désirs, ne s'enferme-t-on pas dans une logique de soumission ? En effet, si l'on suit ses désirs, on obéit à l'emprise qu'ils ont sur nous. On est soumis, enfermé dans des plaisirs éphémères qu'entrecoupent des périodes de manque (...)
[...] Cette conception a bien des revers également : en effet, sans désir, plus d'art car l'on sait que l'art est le désir de faire du beau et d'être soi-même. Derrière la difficulté de combattre ses désirs, il y a une occultation du soi par le soi qui réduit le concept d'être soi-même [Conclusion On arrive donc en définitive à une impasse. Effectivement, on a déduit qu'aucune des deux solutions proposées n'est valable pour vraiment être soi- même, notion déjà difficile à cerner. On a vu que suivre ses désirs, nous éloigne du soi alors que les combattre nous tronque toute une partie du soi. Que faire alors ? [...]
[...] Derrière les notions de suivre ses désirs ou bien de les combattre se cache le combat entre l'épicurisme et le stoïcisme. Mais est-ce aussi simple ? Peut-on être soi-même en suivant ses désirs, en satisfaisant ses désirs apparemment nécessaires ou bien regarder dans une direction diamétralement opposée en renonçant aux désirs et même, les combattre ? Ainsi, suivre ses désirs avec tout ce que cela implique, est-ce mieux pour être soi-même ou bien est-ce le contraire, c'est-à-dire combattre ses désirs ? [...]
[...] En effet, si l'on suit ses désirs, on obéit à l'emprise qu'ils ont sur nous. On est soumis, enfermé dans des plaisirs éphémères qu'entrecoupent des périodes de manque. En considérant qu'être soi-même est un engagement pour des valeurs qu'on a fait siennes, cet engagement, cette existence peut-être rompue au profit d'un engagement opposé invisible. On table alors sur le fait que le désir peut nous transformer, nous bouleverser et modifier ce que nous sommes et ce que nous serons. Imaginons, par exemple, un homme politique ayant de hautes fonctions. [...]
[...] Cette ressemblance des individus vient effacer le soi, en renonçant à sa liberté et finalement rend l'individu étranger à lui-même. Ainsi, nous venons de voir que suivre ses désirs ne nous menait que loin de nous même. Qu'en est-il de la situation inverse, c'est-à-dire, de renoncer à tous ses désirs, et même les combattre ? Que se passerait-il si l'on combattait chaque désir ? Ce serait alors la volonté non influencée par les désirs qui déciderait des actions. Cette suppression des désirs qui déciderait des actions va inéluctablement à une véritable liberté où seule la volonté dicte les actions. [...]
[...] On arrive au point où on se rend compte qu'il vaut mieux pour l'Homme d'avoir certains désirs, que l'on choisira couronnés par la connaissance. Ces désirs précis, sains, sont des moteurs de la plupart de nos actes. En effet l'Homme est en ce point très simple : pourquoi agissons-nous ? Pour combler un désir. Certains désirs qu'il faut juger bons. D'ailleurs ne dit- on pas populairement que l'on juge quelqu'un d'après ses actes ? Ces désirs précis qui s'orienteraient vers des valeurs comme la vérité, la beauté ou encore la justice seraient constructeurs du soi et contrairement aux désirs bruts étayeraient et consolideraient le soi-même. [...]
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