Pouvoir ne pas être soi-même peut être un désir, un souhait. Mais la question est paradoxale : qu'est-on si on n'est pas soi-même ? Ainsi, cette dissertation s'interroge sur la notion d'être soi-même, ou de ne pas l'être, ainsi que ses implications vis-à-vis des autres, de la société.
[...] Est elle limitée ? Pour pouvoir être soi-même , l'homme a besoin de savoir qui il est, de se connaître avant tout. Or l'homme apprend à se connaître par le biais de l'expérience et à travers le regard d'autrui , il lui est impossible d'être son propre miroir : dès lors il lui est difficile d'être réellement authentique, fidèle à lui même car il ne sait même pas qui il est réellement. Etre authentique c'est être fidèle à soi même tel que la nature nous a conçu. [...]
[...] Les avis étant mitigés , il est légitime de se demander si l'homme peut être lui même sans effort ou s'il doit se construire, se produire. Le débat sur l'acquis et l'inné est de nouveau présent cependant si l'homme peut être lui même sans effort , il doit cependant veiller à ce qu'il ne «s'écarte pas du chemin de la vérité et de l'authenticité car il est très facile de s'en éloigner et de devenir quelqu'un que l'on n'est pas ; alors il doit veiller à se construire et à se produire afin d'éclaircir le sombre tableau de sa personnalité. [...]
[...] Cependant l'influence qu'autrui exerce a des effets pervers. En effet, le regard d'autrui pèse sur l'homme qui est attire par la volonté de plaire à tout prix ce qui l'entraîne souvent à erroner sa personnalité. Aussi, autrui peut susciter des envies, jalousies (l'homme adore tel caractère chez autrui et veut être pareil et donc change et n'est plus vraiment lui même ) . Cependant le regard d'autrui est parfois trop lourd à supporter (Sartre expose cette thèse ans son Huit Clos ) et l'homme n'est plus du tout lui-même n'y arrive pas par peur d'autrui : ici autrui représente un réel obstacle : L'enfer , c'est les autres . [...]
[...] Cette expression prend toute sa valeur dans l'exemple de l'homme et de son authenticité : son inconscient reste le plus grand obstacle intérieur de l'homme à la possibilité d'être lui-même Freud , dans une de ses Cinq Leçons Sur la Psychanalyse explique l'influence du surmoi : il a intériorisé inconsciemment des codes moraux et sociaux qui exercent une censure sur moi et mes actes sans même le savoir : l'inconscient est alors le plus grand obstacle à l'authenticité (qui n'est peut être lui même pas légitime) de l'homme : il ne peut pas être réellement lui même et il ne peut pas travailler sur ce point car il l'ignore lui même. Le manque d'authenticité de l'homme ne dépend pas seulement de facteurs intérieurs mais aussi et surtout d'autrui qui joue un rôle essentiel dans la personnalité de l'homme. On entend communément dire qu'autrui est le miroir de l'homme. En effet, outre les expériences et le temps, autrui est le seul qui nous permet de nous connaître vraiment . [...]
[...] Cependant ne pas être soi-même n'est pas forcément quelque chose de négatif d'autant plus que nous vivons dans une société paradoxale à savoir qu'il y a une tendance a l ‘uniformisation avec la mode etc. : on chercher toujours à se distinguer en restant soi-même (cf. coaching dans les entreprises) et dans le cadre de la société de consommation ou la devise sois-toi même règne mais il suffit de regarder leur façon de s'habiller pour se rendre compte que l'influence d'autrui est incomparable : Sartre disait l'Enfer c'est les Autres mais le diable est bel et bien en chacun de nous. [...]
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