La discipline philosophique se définit à la fois par son caractère rationnel et son aporie : aussi loin que remonte la philosophie, de nouveaux concepts viennent s'ajouter les uns aux autres sans jamais s'éliminer, si bien que nous pouvons dire que l'on compte à ce jour autant de théories que de philosophes, ce qui nous vient à nous poser cette question nietzschéenne très iconoclaste, qui remet en question le fondement même de la pensée philosophique : « la philosophie ne serait-elle que la confession de ses auteurs ? ».
[...] D'après Russel, il s'agirait par ailleurs de la pierre de touche permettant de distinguer la philosophie des sciences: une question philosophique ayant réussi à atteindre une réponse inébranlable quitterait le domaine philosophique pour rejoindre celui des sciences. La philosophie ne serait donc qu'un processus en cours, une tentative de ses auteurs, qui n'a pour but qu'elle-même. Toutes ces tentatives se situeraient sur un pied d'égalité, loin de toute hiérarchie, si bien que l'on est amené à un certain relativisme: en ce sens, nous pouvons parler de point de vue individuel issu d‘une réflexion personnelle. [...]
[...] En prenant en compte l'existence de différents courants philosophiques et d'une histoire de la philosophie commune faisant office de terrain fertile qui permet de donner lieu à des réflexions fondées sur des écoles antérieures ou s‘opposant à elles, l'on tient compte d'un fil conducteur thématique orientant les sujets de cette pensée. Mais l'Histoire, où, à une échelle plus réduite, la vie personnelle de l'auteur peut exercer une influence bien plus grande encore sur une œuvre philosophique. Ainsi, c'est dans un contexte on peut attribuer à la guérison dite miraculeuse de sa nièce Marguerite Périer ce renforcement de croyance religieuse chez Pascal (à qui l'on attribuait pourtant un certain passé libertin), jusqu'à le pousser à la fin de sa vie à écrire une Apologie de la religion chrétienne, plus connue sous le nom de Pensées, et qui sera un véritable monument philosophique. [...]
[...] Mais si l'on veut définir plus précisément ce qui conditionne l'exercice de la pensée philosophique, il faudrait procéder par la négation: se rendre apte à philosopher, c'est se dépouiller de ses préjugés, comme le soulignait avec tant d'insistance Descartes, dans ses Méditations métaphysiques. La philosophie est donc plus un sujet de pratique individuelle, au même titre que le sport ou méditation, que de connaissance. Ainsi, il en résulte que la philosophie est moins une recherche de la vérité absolue qu'une attitude adoptée individuellement, faisant de chacun de nous un philosophe potentiel. [...]
[...] La philosophie ne serait-elle qu'une confession de ses auteurs? La discipline philosophique se défini à la fois par son caractère rationnel et son aporie : aussi loin que remonte la philosophie, de nouveaux concepts viennent s'ajouter les uns aux autres sans jamais s'éliminer, si bien que nous pouvons dire que l'on compte à ce jour autant de théories que de philosophes, ce qui nous vient à nous poser cette question nietzschéenne très iconoclaste, qui remet en question le fondement même de la pensée philosophique : la philosophie ne serait-elle que la confession de ses auteurs ? [...]
[...] Il n'y a donc aucun dialogue possible, aucune spéculation susceptible de faire obtenir un gain de pensés en retour. D'autre part, pour tenter de réfuter cette position, et comme nous l'avons vu précédemment, la philosophie répond à différents courants et écoles, si bien que des théories nouvelles rebondissent le plus souvent sur des théories plus anciennes pour en prolonger la portée, ou au contraire s'y opposer. Les philosophes se plient ainsi d'une certaine manière à une œuvre gigantesque constituée par la synergie d'une multitude de têtes pensantes: en d'autres termes, la philosophie aurait une vie propre. [...]
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