Le problème est de savoir si la liberté supporte des degrés et si je peux être plus ou moins libre selon les circonstances, et donc plus ou moins responsable (...)
[...] En un mot, si je suis conscient quand j'agis, je ne suis pas une conscience totalement claire à elle-même, ni intemporelle. Mais bien que j'ai pas une pleine conscience de mes actes, j'en suis l'auteur : suis-je alors responsable de ce dont je n'ai pas conscience ? Il semblerait donc qu'il y ait une distinction à faire entre l'acteur de l'existence et la personne morale : si je suis constitutivement libre, ce n'est pas totalement librement que j'agis. Mais comment puis-je me dire libre si je ne suis pas libre au moment de l'action ? [...]
[...] Ne sommes-nous pas constitutivement des consciences libres ? La conscience supporte-t-elle des degrés si elle est le propre de l'homme ? Ne sommes-nous pas condamnés à la liberté (comme l'affirme Sartre), et donc entièrement et définitivement responsables ? Mais le sommes-nous simplement de nos actes, même non conscients, ou bien, au-delà de nous-mêmes, de l'humanité ? Partie IIIe : La conscience comprise comme ce qui constitue l'existence humaine nous rend entièrement responsables de nos actes et de nos pensées. Soit dans le sens où nous pouvons toujours corriger nos erreurs en augmentant notre connaissance par exemple, ou en réfléchissant mieux avant d'agir (Descartes), soit dans le sens où nous sommes entièrement libres Dieu est mort : Sartre, et l'homme est seul à décider). [...]
[...] Dans ce cas, je ne suis pas responsable, mais il me faut aussi reconnaître que je ne suis pas libre. Le problème est de savoir si la liberté supporte des degrés et si je peux être plus ou moins libre selon les circonstances, et donc plus ou moins responsable. Il faudra montrer en quoi et pourquoi je ne suis pas conscient de tout. Les limites de ma conscience sont-elles réelles ou bien sont-elles le résultat d'une mauvaise foi ? La limitation de ma conscience a-t-elle, de plus, pour résultat, l'atténuation voire la suppression de ma responsabilité ? [...]
[...] Mais qui décide de cet état raisonnable ? Est-ce la loi ? Est- ce la morale ? Qui cette fois encore en décide et en fixe les limites et les formes ? Comment chacun peut-il accéder aux mêmes normes morales et de légitimité ? Doit-on apprendre la loi et les valeurs morales ? Comment faire en sorte que tous les hommes les apprennent dans l'égalité ? Ou bien sont-elles internes à l'homme, comme faisant partie de sa nature ? Dans ce dernier cas, comment faire en sorte que l'homme ne perde pas cette nature et pourquoi devient-il méchant, mauvais, ou encore pourquoi fait-il des erreurs qui le conduisent à mal agir ? [...]
[...] Mais qu'est-ce qui décide de ces limites ? Tous les hommes sont-ils égaux physiquement, intellectuellement, socialement dans leurs actes et leurs paroles ? Qu'appelle-t-on un homme responsable ? N'est-ce pas une sorte de perfection difficile à atteindre ? Les hommes les plus responsables ne sont-ils pas aussi ceux qui prennent le plus de risques dans leurs pensées et leurs actes, et donc qui mettent le plus souvent et le plus grandement en jeu leur responsabilité ? A l'opposé, celui qui ne fait rien, ne dit rien et ne pense pas grand chose, peut-il dégager sa responsabilité ? [...]
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