Pour Epicure, le plaisir constitue le souverain bien. Il est « le commencement et la fin d'une vie bienheureuse ». Le bonheur serait un état de plaisir complet et durable. Mais comment atteindre à un tel état ? Le plaisir n'est-il pas essentiellement éphémère? Comme le soulignait Rousseau : « Aussi n'a-t-on guère ici que du plaisir qui passe ; pour le bonheur qui dure, je doute qu'il soit connu (...)
[...] Comme le soulignait Rousseau : Aussi n'a-t-on guère ici que du plaisir qui passe ; pour le bonheur qui dure, je doute qu'il soit connu. À peine est-il dans nos plus vives jouissances un instant où le coeur puisse véritablement nous dire Je voudrais que cet instant durât toujours. Comment appeler "bonheur" un état fugitif qui nous laisse un azur inquiet et vide ? Le bonheur sera-t- il donc constitué par la somme ou la succession de tous les plaisirs possibles ? Mais comment une telle suite, qui est toujours instable, qui est toujours une poursuite, pourra-t-elle être le bonheur ? [...]
[...] N'existe-t-il pas un bonheur plus immédiat et plus humain dont la recherche ne puisse conduire à un esclavage ? Pour Aristote, nous l'avons vu, le bonheur est la fin suprême de l'homme, il est ce qui se suit à soi-même, [ . J ce qui par soi seul rend la vie souhaitable et complète Dès lors, si le propre de l'homme est l'activité de l'âme, en accord complet ou partiel avec la raison si nous affirmons que cette fonction est propre à la nature de l'homme vertueux [ . [...]
[...] Le bonheur, en perpétuel devenir, se constituerait dans cet excès où le plaisir se fait souffrance et la souffrance plaisir, comme le voulait G. Bataille, et où l'homme veut s'affranchir de ses limites en se disloquant avec ivresse dans le jeu du monde. Conclusion La recherche du bonheur peut être un esclavage, mais cet esclavage peut aussi bien être le bonheur même, et en ce sens l'on pourrait reprendre la maxime paradoxale de J.-J. Rousseau L'homme n'est heureux qu'avant d'être heureux. [...]
[...] Cette quête incessante de plaisirs qu'il faut toujours renouveler ne devient-elle pas un esclavage ? Voilà pourquoi Épicure écrivait dans sa Lettre à Ménécée que, puisque le plaisir est le premier des biens naturels, il s'ensuit que nous n'acceptons pas le premier plaisir venu, mais qu'en certains cas, nous méprisons de nombreux plaisirs quand ils ont pont- conséquence une peine plus grande Il convient, en effet, de distinguer deux sortes de plaisirs : le plaisir en mouvement (comme le plaisir de boire quand on a soif), qui est éphémère, et le plaisir en repos, constitué par l'absence de douleur et de trouble, qui seul est stable. [...]
[...] La recherche du bonheur peut-elle être un esclavage ? Introduction Tous les hommes recherchent d'être heureux, cela est sans exception ; quelques différents moyens qu'ils y emploient, ils tendent tous à ce but observait Pascal. Mais combien d'hommes connaissent-ils le bonheur ? Beaucoup poursuivent une quête incessante, qui commande toute leur vie et n'aboutit jamais. Dans ces conditions, la recherche du bonheur ne peut-elle pas elle-même devenir une source de malheur ? Ne peut-elle être un esclavage ? Le bonheur comme fin suprême de l'homme Pour la philosophie classique, toute pensée réfléchie et toute action tendent vers un bien. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture