Le problème est que même lorsque l'homme possède une chose désirée depuis longtemps, celui-ci n'est pas heureux. Dans quelle mesure y a t-il un écart entre ce que l'on désir (imagination) et ce que l'on obtient (réalité) ? A savoir, existe-t-il un écart entre imagination et réalité ? Rousseau disait que l'homme ne cesse de désavouer les liens qu'il avait tout d'abord désirés, comme si l'obtention s'avérait toujours décevante par rapport à ce que l'on a imaginé. Il y avait donc un écart entre ce que l'on désire, imagine, et ce que j'obtiens. Ainsi (...)
[...] L'imagination a bien pouvoir sur la raison. En ce qu'elle nous fait voir la chose à la lumière des circonstances. Mais c'est alors la vérité, la réalité de la chose même qui devient insaisissable. C'est pourquoi la tradition rationaliste se méfie de l'imagination. D'une part dans son caractère reproducteur elle souffre de n'être qu'une perception affaiblie et confuse. D'autre part, et surtout, le caractère producteur de l'imagination en fait une puissance de divagation et de mensonge. L'imagination, est, selon le mot de Malebranche, la folle du logis grande pourvoyeuse de croyance irrationnelle ou absurde. [...]
[...] L'imagination l'emportant sur la raison par les effets qu'elle est capable de produire. Là où la raison connaît l'imagination, impose une réalité déformée, si bien que l'imagination parvient à détruire les assises même de la raison. Comment l'imagination peut-elle égarer la raison ? Si l'imagination l'emporte comment y parvient-elle ? Pascal dans les Pensées prend deux exemples. Dans les deux cas, il y a une réalité prise en elle-même et accessible à la raison : le contenu du sermon et la largeur de la planche. [...]
[...] Pour Baudelaire, l'imagination est une mystérieuse faculté que cette reine des facultés Opinion qui fausse le réel, invention qui va au-delà du donné, ce sont deux aspects bien distinct de cette fonction de l'irréel qui est psychiquement aussi utile que la fonction du réel disait Bachelard dans la Terre et les Réserves de la volonté. Ce que dénoncent Alain et Pascal, c'est une imagination qui se laisse aller aux impulsions de la peur ou de la vanité selon une interprétation trop facile des émotions corporelles. [...]
[...] Le réel sensible nie-t-il également la réalité ? A l'origine de notre conception du monde et de nos façons de penser, la philosophie grecque pose le logos (terme que nous traduisons à la fois par discours et raison comme étant aussi bien le discours vrai que l'être révélé par ce discours. Le récit et l'interprétation de l'allégorie de la Caverne dans la République III montre bien comment et pourquoi un philosophe comme Platon identifie, à sa façon la vérité et la réalité : Platon imagine une allégorie qui montre des prisonniers enchaînés depuis leur naissance au seul monde qu'ils connaissent : la caverne. [...]
[...] Les deux sont-elles une négation de la vérité ? Selon Descartes, l'illusion se distingue de l'erreur. Ainsi, dans les Méditations, il montre comment par abus de langage, nous disons que les sens nous trompent. L'erreur est le résultat du jugement, c'est-à-dire d'une activité de l'esprit. Or, les sens sont passifs et fournissent des informations qui, en elles-mêmes ne sont ni vraies ni fausses. Si donc nous nous trompons, c'est que nous conduisons mal notre jugement, c'est une erreur de la volonté. [...]
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