Dissertation de Philosophie sur les rapports de force entre Etats.
[...] Et il est ainsi possible de lire la plupart des rapports entre Etats qui ne se veulent pas des rapports de force, comme des rapports de domination. Quand on juge que l'intérêt prime, on est traité de cynique ; quand on défend le caractère désintéressé et pacifique de ces actions, de naïf. Mais une telle aporie n'en est pas une, car il est défendable de penser que le motif de l'action des Etats entre eux est parfois ambigu, qu'ils agissent par intérêt mais qu'ils ont également un versant désintéressé. [...]
[...] Le travail et la douleur sont importantes car ils soulignent que les idées qui prétendent s'accomplir d'elles-mêmes sont pour Hegel vouées à l'échec car faisant l‘économie de la résistance du réel. La douleur accompagne ce processus de travail car l'idée ne se réalise jamais telle qu'on la souhaitait a priori. Hegel pense donc en quelque sorte l'histoire en termes de structures avant l'avènement du structuralisme, ce qui est pertinent pour comprendre l'interétatique comme ne se déduisant pas d'une nature des Etats qui les déterminerait pour toujours. [...]
[...] L'action de ces hommes de la frontière que furent ses pères fondateurs s'est si bel et bien intégrée dans les mentalités qu'aujourd'hui les citoyens des Etats européens peuvent penser, peut-être à tort, que la guerre ne fait plus partie de leur horizon, car justement les frontières sont devenues plus floues et que donc l'Etat, s'il reste central, n'est plus l'unique cadre dans lequel se pense l'interétatique. Pourtant, de tels phénomènes continuent à être lus par certains comme des rapports de force. Ainsi, sous-tendant la question de la force se trouve la question de l'intérêt des Etats. [...]
[...] Le fait qu'il existe plusieurs instances sur la scène internationale fait que les rapports de force tendent ou sont moins enclins à prendre des formes violentes. Toutes les actions politiques prônant le multilatéralisme pour casser l'hégémonie des puissances dominantes vont dans le sens de cette limitation de la force dans les rapports entre Etats. Un autre mouvement important ayant généralement pour effet d'accroître la dépendance des Etats est celui de la mondialisation, processus d'interpénétration croissante des économies, des sociétés et des Etats. [...]
[...] Est-il vrai qu'entre les Etats, seuls comptent les rapports de force? Ardent pacifiste ayant combattu lors de la Grande Guerre, Jean Giraudoux fait preuve d'un humour amer en intitulant l'une de ses pièces La guerre de Troie n'aura pas lieu, puisque l'on connaît bien la fin de l'histoire, où un Hector impuissant voit comment la guerre aura lieu fatalement. Il apparaît en effet à première vue que les relations qu'entretient l'Etat une entreprise politique à caractère institutionnel possédant le monopole de la contrainte physique légitime sur un territoire donné Economie et société, Max Weber– avec ses pairs sont tout d'abord des relations caractérisées par une volonté d'emprise sur l'autre, par la guerre essentiellement mais aussi par d'autres formes de force. [...]
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