L'éthique est une philosophie qui définit la nature d'une vie morale. Nous appelons morale ce qui recouvre les actions naturelles de l'homme, c'est à dire, ce qui commande naturellement sa façon d'agir, de se conduire. En effet, chaque action est en soi une action morale. Cet ordre qui s'impose à nous constitue une obligation à caractère moral. Ainsi, cette morale n'est en rien une contrainte, elle ne conduit à aucune nécessité de fait mais à une obligation ...
[...] Ainsi de nombreux philosophes des Lumières en reprenant la pensée de Francis Bacon, s'accordaient à dire que le savoir scientifique devait être utilisé pour édifier une nouvelle société idéale, fondée sur les valeurs du progrès social, de la tolérance et de l'obéissance à la volonté générale. Cependant, d'autres philosophes, comme Emmanuel Kant, y verront très vite les limites de la raison. Kant refusait de croire à l'utopie des Lumières. Pour lui, les principes rationnels ne peuvent conduire à la connaissance que lorsqu'ils sont correctement appliqués. [...]
[...] Il convient alors de laisser la place à un jugement interne à chacun, qui ni se fonde dans la vie sociale, ni n'est parfaitement commandée par le rationnel. A terme, il semble que sentiment et raison se mêlent dans l'expérience morale : pour reprendre la pensée de Bergson, qui sur ce point s'accorde avec celle de Scheler, c'est le sentiment qui d'un élan permet à la morale de se cristalliser en idées. Or si pour Bergson et Scheler, sentiment et raison se croisent et se complètent, Nietzsche, d'un point de vue tout a fait opposé et radical, affirme que la raison est tout à fait exclue de cette réflexion sur la morale. [...]
[...] Ainsi, chaque action serait qualifiée de morale si elle remplit les conditions de la raison, autrement dit, si elle s'insère dans le cadre des universaux, des idées. On peut ici rappeler la notion d'Idée platonicienne selon laquelle une chose se définit par rapport à son Idée, à son essence, à ce qu'elle est dans l'absolu, dans la mesure où elle se rapproche de cet idéal. Prenons l'exemple de l'action de tuer. Pourquoi ne faut-il pas tuer ? Selon les principes de la raison, l'action de tuer n'est pas morale puisqu'elle va à l'encontre du principe absolu de l'humanité de l'homme. [...]
[...] Celui-ci rejette, dans sa totalité, la problématique des facultés de l'esprit et s'attarde à définir la spécificité des sentiments moraux. Il écrit “sous chaque pensée gît un affect”, autrement dit, la raison est totalement exclue de la morale tandis que les concepts moraux comme le manichéisme ainsi que l'ensemble des instances intellectuelles, semblent tirer leur origine de sources productrices d'ordre pulsionnel et affectif, autrement dit, d'affects. Ainsi, la morale est à rattacher au langage des affects, à leur multiplicité et à leur combinaison infinies de nuances et de colorations particulières. [...]
[...] Seuls les rapports de réciprocité affective observés dans la société sont capables de définir des règles stables et ce, au moyen de l'expérience répétée d'une série d'approbations et de désapprobations fondées sur le principe de la sympathie. Cette morale du sentiment, il convient cependant de le rappeler a aussi connu des critiques. Ainsi, Max Scheler, dans son ouvrage Nature et forme de la sympathie, réfute une philosophie qui voudrait réduire la vie morale à la dimension des notions morales, qui ne sont que le reflet de pratiques et de tendances sociales. [...]
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