La raison d'État se traduit par des considérations d'intérêt politique invoquées pour justifier un acte qui contredit la morale. Il est des situations où l'intégrité de l'État étant menacée, il apparaît nécessaire de commettre des actes auxquels on ne peut se livrer normalement et moralement : Henri III ou Louis XIII sont deux rois qui firent assassiner respectivement le duc de Guise et le maréchal d'Ancre car ces deux personnages risquaient de renverser l'État. La raison est appliquée à une situation politique, c'est-à-dire à l'État, un système d'institutions. (...)
[...] En ce sens, l'État est rationnel : il tend vers une finalité, l'intérêt public, la sécurité, la paix intérieure, et utilise pour cela des moyens qui, comme des rouages, y conduiront mécaniquement. Il est aussi raisonnable, il s'accorde avec la raison pratique en mettant en œuvre des moyens moraux dans la mesure où la loi est juste. On peut affirmer que si l'emploi du mot raison dans la raison d'État ne se justifie pas, il existe par contre un État de raison. [...]
[...] C'est est un non-sens, puisque la raison d'État permet justement de maintenir l'État. Si la raison d'État ne peut exister, il faudrait alors parler plutôt de la raison de l'État. Un État administré de façon raisonnable va œuvrer pour le bien commun. Conséquemment, la loi juste sera la loi qui œuvrera pour le bien commun. C'est alors au peuple qui a passé un contrat de déterminer le bien général en créant la loi. Pour Hobbes, la loi est la base de la civilisation et une limite à la violence que permet le droit de nature. [...]
[...] DISSERTATION DE PHILOSOPHIE L'usage du mot raison dans la raison d'État se justifie-t-il ? La raison d'État se traduit par des considérations d'intérêt politique invoquées pour justifier un acte qui contredit la morale. Il est des situations où l'intégrité de l'État étant menacée, il apparaît nécessaire de commettre des actes auxquels on ne peut se livrer normalement et moralement : Henri III ou Louis XIII sont deux rois qui firent assassiner respectivement le duc de Guise et le maréchal d'Ancre car ces deux personnages risquaient de renverser l'État. [...]
[...] Qui peut affirmer avec certitude qu'un tel est un roi légitime agissant avec justice pour le bien commun, alors que tel autre est un tyran qui recherche son propre intérêt ? Machiavel renverse la pensée de Platon et Aristote : il ne juge pas par les causes, mais par les effets. C'est la fin qui importe, la recherche d'un résultat déterminé car il m'a paru plus pertinent de me conformer à la vérité effective qu'aux imaginations qu'on s'en fait affirme l'auteur du Prince. Les conséquences sont fondamentales : premièrement, la nature du pouvoir n'importe plus, légitime ou non. [...]
[...] Finalement et quatrièmement, la raison d'État n'est invoquée qu'en des circonstances précises où il y a urgence et nécessité. Le danger, brutal, nous impose d'agir vite, et sous l'emprise de l'obligation où l'on est d'y répondre. Aristote donne l'exemple de marins, qui, dans la tempête doivent jeter une partie de leur cargaison à la mer. Si ces marins le font de façon volontaire, ils le font aussi à regret. Dès lors, la raison étant ce qui motive un acte, en l'expliquant, son emploi semble être justifié dans l'expression de raison d'État. [...]
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