Sommaire
Introduction
I) La preuve contre le préjugé
II) La preuve impuissante face au préjugé
III) Convaincre et persuader
Conclusion
[...] Jacquart, dans Au péril de la science, montre que le concept de QI, connu et reconnu dans l'opinion publique, n'est pas un concept scientifique. Et pourtant, combien de tests pseudo scientifiques prétendent-ils renseigner sur le QI, et donc l'intelligence, de ceux qui y prennent part ? Doit-on en conclure qu'une preuve est inefficace face à un préjugé ? Le problème n'est pas ici de savoir si la preuve est supérieure au préjugé, mais si elle peut détruire les préjugés en comprenant leurs mécanismes ou bien si elle reste impuissante face à eux. Est-ce qu'une preuve ne peut-elle pas éliminer un préjugé ? [...]
[...] En fait, préjugé et preuve appartiennent à deux ordres différents : prouver, c'est obliger la raison à admettre la vérité d'une proposition ou la réalité d'un fait. Celui qui a des préjugés est absolument persuadé d'être dans le vrai, mais ce qui le caractérise, c'est que les arguments qu'il va mobiliser ne sont pas utilisés d'une manière rationnelle. Ce qu'il lui importe, c'est d'avoir raison à tout prix. La force du préjugé s'enracine donc dans la passion. Sa vocation, c'est de s'imposer coûte que coûte. Il ne s'agit pas de chercher la vérité mais s'affirmer, d'affirmer. [...]
[...] En effet, celui-ci est donné d'avance et la démonstration vise à le vérifier, mais la conclusion reste hypothétique. Dans un exercice de mathématiques, il peut être demandé de démontrer que l'hypothèse de départ. Le résultat final sera bien que x=2 mais il ne sera que la même hypothèse que le point de départ. Autre cas de figure : la preuve peut très bien ne montrer que l'existence, ce qui ne prouve rien d'autre : selon Sartre, l'existence n'est pas l'essence, c'est-à-dire ce qui fait qu'une chose est comme elle est. [...]
[...] Si la preuve a le bénéfice de nous confronter à la réalité, il est aussi vrai que souvent cette vérité nous ne voulons pas la voir en face. Nous nous laissons nous aliéner par les préjugés ; nous nous contentons d'une apparence de rationalité. Convaincre et persuader Le préjugé, fruit de la paresse et de la lâcheté Le préjugé renvoie donc à un mauvais usage de la raison, à une raison mal éduquée. Comme l'a montré Descartes, la gravité du préjugé tient au fait qu'il engage la liberté du sujet. [...]
[...] Il se trouve que cette étape de minorité n'est pas une fatalité. Si les hommes s'enferment dans leurs préjugés, c'est parce qu'ils le veulent bien. Ils sont responsables de leur état ; Kant distingue deux types de cause : des causes externes, comme par exemple les tuteurs, ces faux majeurs qui les maintiennent dans un état d'infantilisme et qui cherchent à les dominer pour se faire reconnaître. Mais il y a également des causes internes : la paresse et la lâcheté. Le préjugé est en fait le symptôme d'une certaine passivité. [...]
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