Comment comprendre que de l'univers religieux des anciens ait pu naître notre univers laïque et démocratique ? Comment a t-on pu passer d'un pouvoir religieux à un pouvoir politique ? Le pouvoir politique dépend t-il du pouvoir religieux ? Le pouvoir religieux a-t-il disparu aujourd'hui ou du moins est-il concurrencé par d'autres pouvoirs ?
[...] L'homme a besoin des autres pour se comparer, pour se rassurer. Sa communauté l'englobe mais au sein d'une communauté religieuse tous les hommes sont compris dans la totalité. L'individu n'est pas l'élément majeur en lui-même. Ce sentiment d'appartenance à un groupe que lui offre le pouvoir religieux répond à l'un de ses besoins primaires néanmoins il en perd l'individualisme et l'effort de réflexion sur soi laisse place à un réconfortante imitation des autres. De plus l'idée de religieuse est étroitement liée à la notion de surnaturel à cette idée que la vraie signification des choses n'est pas dans leur apparence quotidienne mais qu'il existe un arrière monde. [...]
[...] Comme le Christ qui a une nature humaine, le Roi est soumis aux aléas de la vie, comme le Christ qui a aussi une nature divine, le roi est l'expression de la dimension universelle et intemporelle de l'existence humaine. Ceci marque le passage de la féodalité à une modernité politique. Ainsi le dirigeant est un envoyé de Dieu mais c'est aussi un homme. Il reçoit son autorité de Dieu. Ce passage du roi comme représentant temporel, comme intermédiaire entre Dieu et les hommes marque une étape dans l'acceptation de son semblable en tant que dirigeant. [...]
[...] Nous sommes tellement sorties de cet univers que c'est désormais au nom du libre choix que nous revendiquons une croyance religieuse. La religion poursuit donc son trajet dans les limites de l'autonomie individuelle. Il faut néanmoins signaler que dans certaines régions du monde le pouvoir religieux ne semble se résumer qu'à l'extrémisme. Dans la mesure où des peuples continuent à s'entre-tuer en son nom, que des femmes sont contraintes à vivre sous la burka ou d'autres voiles et n'ont pas accès aux institutions, on ne peut dire en tout état de cause dans de tels lieux que le pouvoir religieux n'est qu'un choix personnel. [...]
[...] Différents pouvoirs apparus successivement ont contrarié le pouvoir religieux. Le tout premier correspond à la connaissance du monde. Auguste Comte, fondateur du Positivisme, expose la célèbre loi des trois états D'après lui l'intelligence humaine, dans son effort pour expliquer le monde passe successivement par trois stades ou états. Le tout premier est l'état théologique ou fictif dans lequel la pensée explique les phénomènes naturels par l'action volontaire d'être surnaturels. La tempête par exemple sera expliquée par la colère d'Eole, le Dieu des vents. [...]
[...] Même s'il ne peut en maîtriser la cause, la connaissance remplace l'ignorance source de toutes les peurs. La religion et la transcendance répondent à des questions existentielles, donne à l'homme une origine, un but, lui permettant d'apprécier son environnement et le monde qui l'entoure. Cependant si le religieux répond à cette incompréhension et apaise l'homme, le fait de croire que rien ne dépend de lui est source d'une économie de réflexion. Elle le protège d'une inquiétante liberté de penser et d'agir, loin de l'éprouvant regard critique et interrogateur l'homme se contente de suivre la masse de ses semblables sans même juger des préceptes qu'il suit. [...]
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