« L'homme est relatif à son milieu », dit-on parfois pour signifier que l'individu se construit en fonction de sa place dans la société et existe à travers elle. Sa pensée aurait donc un lien avec son milieu social. La pensée est qualifiée pourtant de riche, de personnelle et peut être assimilée à la conscience. L'existence ne signifie quant à elle pas seulement vivre (existence en soi) mais aussi avoir conscience d'exister et que le monde existe autour (existence pour soi). Les conditions sociales de l'individu ne sont pas immuables et peuvent évoluer notamment avec l'ascension sociale. La conscience personnelle est-elle relative au milieu de vie de l'individu ? Nous allons voir dans un premier temps que la pensée de l'individu est influencée par son milieu social d'existence. Ensuite, nous constaterons dans une seconde partie que la pensée reste libre et strictement personnelle. Enfin, nous nous intéresserons aux limites de ce problème à savoir que la pensée, les conditions sociales et la manière d'exister, d'être de l'individu peuvent évoluer au cours de sa vie.
[...] Nous allons voir que cette dernière affirmation n'est valide que sous certaines conditions. Tout d'abord, on peut considérer que ce ne sont pas les conditions sociales d'existence qui influencent la pensée, mais la pensée influence les conditions sociales d'existence. A ce titre, Descartes disait je pense donc je suis Ainsi, l'homme est libre de penser comme il le souhaite, de donner libre cours à son âme. C'est l'identité qu'il donnera à son âme qui va définir la fonction de son corps et ainsi déterminer ses conditions sociales. [...]
[...] Il est donc impossible de déterminer l'évolution sociale d'un sujet. L'existence et la conscience d'exister changent également au cours du temps. A ce sujet, on distinguent deux types d'existence : l'existence en soi (le sujet est présent) et l'existence pour soi ( le sujet est présent à lui et au monde qui l'entoure). L'enfance peut être associée à l'existence en soi et l'âge adulte à l'existence pour soi. Pour conclure, les conditions sociales de l'individu influent sur ses pensées dans le sens où celui-ci ne peut pas penser à ce qu'il ignore. [...]
[...] Cependant, l'homme est libre dans ses pensées à travers ce qu'il exprime dans l'art, ses œuvres. Egalement, des pensées sont inaperçues, donc on ne sait pas à quoi elles se rattachent. Enfin, Descartes disait je pense donc je suis ce qui révèle que la pensée détermine les conditions sociales de l'individu. Lorsqu'on étudie les limites du problème, on s'aperçoit qu'aussi bien la pensée que les conditions sociales ou que l'existence ne sont pas les mêmes tout au long de la vie de l'individu, selon les différents stades de son existence. [...]
[...] Nous allons voir que la pensée , les conditions sociales et l'existence évoluent au cours de la vie. La pensée est toujours fonction de quelque chose, on pense aux évènements de sa vie, on ne peut pas penser à ce qu'on ignore. Or, des évènements nouveaux apparaissent chaque jour et notre esprit évolue en fonction d'eux. De cette manière, l'homme ne pense pas de la même façon dans son enfance et à l'âge adulte. De même, notre point de vue, notre opinion change avec le temps. [...]
[...] Ensuite, la pensée est exprimée en partie par le langage qui est lui- même le propre de l'homme c'est-à-dire que l'interprétation, l'utilisation de la langue diffère d'un individu à un autre. Si cet individu est issu de la classe bourgeoise, il maîtrisera davantage sa langue, aura un langage soutenu, recherché, connaîtra plus de mots de vocabulaire et pourra s'exprimer plus clairement par rapport à un individu de condition modeste. En clair, la pensée exprimée à travers le langage différencie les milieux sociaux. Enfin, la pensée de l'individu peut être dictée par les conditions sociales qui le font vivre. [...]
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