Dissertation philosophique proposée en terminale sur les thèmes de la passion et de la vérité. Le sujet exact est le suivant : Peut-on se passionner pour la vérité ? Ce document est en fait constitué de deux devoirs : l'un réalisé par une élève de terminale dans le cadre d'un devoir surveillé, l'autre étant une correction, entièrement rédigée, réalisée par un professeur. L'enjeu de cette dissertation est en fait de comprendre comment la passion peut-elle être à la fois un obstacle et un moteur dans l'accession à la vérité.
[...] La vérité est inséparable de la notion de jugement : c'est mon esprit qui juge de la chose pour dire ce qu'elle est, ce n'est pas le réel qui se dit lui- même. La première dimension de la vérité est sa logique. Mais un raisonnement peut être cohérent par la forme tout en étant faux dans le fond. Quelqu'un qui émet un jugement vrai est donc contrairement au passionné celui qui ne fait pas l'économie du réel. Cependant il faut se demander si la recherche de la vérité est accomplie par de voir ou par une passion de la connaissance. Chercherions- nous la vérité si nous n'étions pas passionnés par elle ? [...]
[...] La croyance d'une possession de la vérité universelle n'est-elle pas dangereuse ou tout au moins illégitime ? La passion pour la vérité peut être dangereuse. Tout d'abord au sens où un homme passionné par la vérité peut tomber dans le fanatisme. Rien ne prouve que croire que l'on possède la vérité produise des effets bénéfiques bien au contraire. En voulant imposer à tous les hommes leur vérité passionnelle, les dictateurs ou les intégristes religieux défendent la vérité unique de leur parti ou de leur Dieu sans laisser la place à d'autres alternatives. [...]
[...] Ne peut-il donc y avoir une hypocrisie empoisonnée dans le souci passionné de la vérité? C'est ainsi que Jankelevitch parle de la véracité machiavélique» ou de la «sincérité sincériste» qui sacrifient la vérité la plus humaine, celle de l'amour, à l'exactitude ponctuelle et mesquine. Il y a une misérable véracité qu'on ne surprend jamais en flagrant délit d'inexactitude, et qui n'est rien d'autre que de la mauvaise foi; dire la vérité à quelqu'un qui s'en servira pour nuire est pire qu'un mensonge: on ne doit pas la vérité à un dénonciateur: on lui doit le mensonge et le mépris; la vérité n'est pas faite pour les gredins Disjointe de l'amour, la passion de la vérité n'a plus de signification et devient même une faute. [...]
[...] On serait donc tenté d'affirmer, dès lors, que la passion et la vérité sont deux dynamiques contradictoires. Mais le scientifique qui consacre toute sa vie à la recherche d'un médicament, l'artiste qui retouche sans fin son tableau afin d'arriver à la perfection, ne sont-ils pas tous deux à la recherche passionnée de la vérité ? Tout l'enjeu de sujet Peut-on se passionner pour la vérité ? réside donc dans cette nouvelle question : En quoi la passion peut-elle être à la fois un obstacle et un moteur dans la recherche de la vérité ? [...]
[...] Peut-on dès lors se passionner pour la vérité? Cette question nous amènera à poser le problème de Vérité, à nous interroger sur les exigences de sa recherche et donc aussi sur ce que peut dissimuler la passion pour elle, ce qui nous permettra de penser le souci de vérité par rapport à sa finalité pour n'autoriser la passion pour elle qu'à certaines conditions. PREMIERE PARTIE La multiplicité des systèmes de pensées, la pluralité des vérités ou de ce qui se donne pour tel, oblige, semble-t-il, à un constat d'échec face au problème de la vérité: la passion pour elle serait rendue impossible par la découverte toujours décevante du caractère dépassable et relatif de nos vérités. [...]
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