Le savant est sans cesse confronté à la nature puisqu'il s'est donné pour tâche d'en comprendre les mécanismes sous forme de lois. Or, l'observation de la nature peut être un sujet d'émerveillement. Les mécanismes apparaissent si complexes et si perfectionnés, si merveilleusement adaptés aux fins qui sont accomplies, qu'il est presque naturel au savant de refuser le hasard et de croire, derechef, qu'une intelligence suprême a organisé un plan de la nature en vue d'accomplir les fins qu'elle s'est données. Outre que ce finalisme est satisfaisant pour la pensée, il peut être un guide précieux puisqu'il faut bien supposer un rapport entre ce que sont les choses et les fins qu'elles accomplissent, par exemple, entre un organe et sa fonction (quoique cependant cela n'induise pas que la fonction accomplisse une fin voulue par la nature). Ainsi, on pourrait penser que le finalisme a un intérêt pour le savant (...)
[...] Les orchidées simulent certains des traits des insectes femelles en vue d'assurer, par la pollinisation, leur reproduction. La notion de finalité n'est pas indispensable au savant, mais elle peut avoir un certain intérêt : Il n'est pas absurde, comme le pensait Aristote, de postuler une finalité immanente aux êtres vivants, même si l'on se refuse à croire que la rationalité que nous découvrons dans les lois physiques tient à ce que la nature est l'œuvre d'un dieu intelligent. Et, même si on se refuse à penser qu'il y a un rapport de finalité effectivement présent dans la structure et le comportement des vivants, on peut admettre au moins un usage heuristique (méthode et recherche) de la finalité, c'est à dire, se demander à quoi sert tel organe, c'est déterminer sa fonction et s'assurer que la fonction d'un organe permet de mieux comprendre comment il l'accomplit. [...]
[...] A fortiori quand il s'interroge sur le sens de la vie (de l'ensemble des vivants y compris l'homme) et sur le fait que l'univers nous est intelligible. Mais ce rapport de la nature à sa compréhension par l'esprit humain pourrait être aussi bien compris comme une interprétation plus que comme une réalité. Dans certains cas, quand le finalisme justifie par exemple l'esclavage (Aristote) et que celui-ci est pensé comme un rapport naturel entre celui qui est fait pour être dominé et celui qui est fait pour dominer, on peut se demander s'il ne constitue pas un obstacle épistémologique. [...]
[...] les desseins de Dieu sont impénétrables Il serait présomptueux de croire que le monde a été fait pour notre seul usage le mécanisme de la production des effets par les causes doit suffire aux sciences de la nature pour établir des lois. Il s'agit de savoir comment les choses se font et non de savoir pour elles sont ainsi. Spinoza : Affirme que Dieu c'est la nature elle-même, il n'y a pas de volonté qui se représenterait un tout finalisé et le réaliserait parfaitement. La nature est un tout nécessaire. [...]
[...] La convergence d'un grand nombre de causes vers une même fin rend difficile l'acceptation que ces causes, comme le pense Epicure et d'autres après lui, soient le fruit du hasard. Dans la structure des êtres vivants il y a une solidarité entre les différentes parties qui fait de chacune les moyens d'existence d'un tout. Un organisme est un ensemble de fonctions finalisées en vue d'accomplir, de restaurer, ou de prolonger la vie par la reproduction. Il y a là un projet dont un simple mécanisme ne tient pas compte. [...]
[...] La notion de finalité a-t-elle un intérêt pour le savant ? Le savant est sans cesse confronté à la nature puisqu'il s'est donné pour tâche d'en comprendre les mécanismes sous forme de lois. Or, l'observation de la nature peut être un sujet d'émerveillement. Les mécanismes apparaissent si complexes et si perfectionnés, si merveilleusement adaptés aux fins qui sont accomplies, qu'il est presque naturel au savant de refuser le hasard et de croire, derechef, qu'une intelligence suprême a organisé un plan de la nature en vue d'accomplir les fins qu'elle s'est données. [...]
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