Article de Philosophie niveau Master sur le sujet : "La naissance de l'esprit mythique d'après l'esprit de la musique". En quoi la "vision musicale" en sa phénoménologie, est-elle dépassement de l'être-là indépassable de l'esprit pensant, pour se rapprocher de l'être-un indivis et originaire du souffle qui anime l'esprit mythique ?
[...] Par suite, le mélos est-il une force négantropique, bien plus puissant que tout logos fantasmatique ou mythique qui tend à rejoindre l'en-soi de la chose-même, du je-ne-sais-quoi qui constitue le cœur de toute réalité ? Le Mélos n'offre-t-il pas dans une puissance d'insémination de l'esprit par l'esprit, une ontogénèse dans une philogénèse éternelle, une éternelle jeunesse à l'esprit, en même temps qu'une éternellement juvénile et virile prise de conscience du monde dans sa réalitré telle qu'elle est éternellement à elle-même ? [...]
[...] Or selon notre avis, il en est tout autrement, ce sont les formes sonores elles-mêmes qui corporifient l'esprit, et lui permettent de se relancer lui-même de sa corporification au delà du monde. Selon nous, le mythe musical est une réalité en ce qu'il est la seule vapeur d'un texte de prière, le musique est en soi non pas du narratif, mais un zézaiement divin qui plane au dessus du texte, elle est un Appel, une Voyelle suprême qui se répercute dans la consonnance même du langage. [...]
[...] car tu es attendu ! Le mythe narre une part manquante, androgynique, le symbolon est cet appel désespéré de l'humanité envers cette lueur originaire ; La musique résonne comme l'appel inverse de cette part même, et c'est à cette part mystérieuse que répond l'esprit par des mouvement d'acquiescement du cœur, ou des mouvements d'acquiescement de la foi, ainsi le spirituel Beethoven répondait-il en ces mots (à ne lire que dans leur sens musical : Mon ange, mon tout, mon autre moi-même Du fond de mon lit, mes pensées se tournent vers toi, mon immortelle bien-aimée, parfois joyeuses, parfois tristes, attendant de voir si le destin nous exaucera ; Je ne peux vivre qu'entièrement avec toi ou pas du tout. [...]
[...] Cf. le mythe du dieu Glaucus chez Rousseau dans son Discours sur l'origine et l'inégalité parmis les hommes, qui illustre bien ce problème de l'ontogénèse originaire et de la philogénèse a posteriori avec l'Original. Notre analyse se trouve confirmée dans Nietzsche et la métaphysique, de Michel Haar, chap VIII : La joie tragique p.221. Théodore W. ADORNO, Fragment über Musik und Srache dans : Quasi una fantasia, Frankfurt am Main, p.11 ; traduction française J-L. Leleu, Paris, Gallimard p.4. [...]
[...] Adieu donc, continue à m'aimer. Eternellement à toi, Eternellement à moi, Eternellement l'un à l'autre. Ainsi la puissance mystagogique de la musique à la différence de la narrativité mythique, n'a donc pas d'exemplification plurielle, on peut y voir la femme aimée d'un Beethoven fantasme d'historien ! car la musique fait communier avec l'Un, elle se confond avec L'un, et, elle est elle-même indivise, inénarrable, plus haute que la mystique verbale du poète de l'Amour, ou du conteur de l'Authenticité perdue, ; Le symbolon musical n'offre aucun abord au Dire, au Voir, il est intelligible en-soi, et ne parle de paroles que seules celles de Wagner à peut-être pu résumer en ces mots qu'il prête si bien à Erda, déesse de l'Un matriciel, principe de l'univers, Ton fondamental dont tout ce qui existe procède par consonnance ou dissonance, dans le IIIème acte de Siegfried : Ich bin erwacht aus wissendem Schlaft. [...]
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