Les mots nous cachent-ils des choses ? Cette question suppose au préalable de définir chacun des termes du sujet. D'abord, les mots doivent être distingués de la parole. La parole est un acte individuel du sujet alors que les mots représentent un code social. C'est la langue. La langue, les mots doivent encore être différenciés du langage. Le langage c'est la faculté générale de communication et d'expression, artistique notamment. Le terme « caché » signifie quant à lui le fait d'occulter, de déformer la réalité. Ils s'opposent aux verbes révéler, dévoiler. Enfin, les choses représentent la réalité, le réel physique, matériel, mais aussi psychique, spirituel.
En ce sens, il s'agit de se demander si les mots, la langue dissimulent à l'homme la réalité, le réel. Ce qui implique plusieurs questionnements. Ainsi, quelle est la valeur et la légitimité de la langue du langage humain en matière de connaissance ? Les mots nous permettent-ils de connaître ? Ont-ils une fonction de connaissance ? Ou bien, au contraire, déforment-ils le réel ? La langue est-elle naturelle ou conventionnelle, un moyen ou un obstacle à la connaissance ? Y a-t-il de l'indicible, de l'ineffable ?
En fait, il apparaît de prime abord, que la langue pourrait se révéler comme un outil de connaissance, un moyen d'accéder au réel (I), mais dans le même temps, au regard de différents arguments, cette thèse peut être facilement renversée, retournée au profit de l'idée que la langue, les mots nous cacheraient les choses, la réalité et formeraient donc un obstacle à la connaissance (II). Voyons successivement les deux thèses qui s'opposent sur cette même question (...)
[...] Les mots font écran entre les choses extérieures et nous. Bergson critique la langue, en reprochant aux mots d'être toujours plus gros que les choses, c'est-à-dire d'avoir une généralité qui cache la singularité des choses, qui dissimulent leur individualité. Le langage nous rend non seulement extérieur aux choses du monde, mais aussi à nous-mêmes, à notre propre intériorité. Chacun de nous a sa manière d'aimer, de haïr et cet amour, cette haine reflète sa personnalité toute entière. Cependant, le langage désigne ces états par les mêmes mots chez tous les hommes. [...]
[...] Les mots nous cachent-ils les choses ? Les mots nous cachent-ils des choses ? Cette question suppose au préalable de définir chacun des termes du sujet. D'abord, les mots doivent être distingués de la parole. La parole est un acte individuel du sujet alors que les mots représentent un code social. C'est la langue. La langue, les mots doivent encore être différenciés du langage. Le langage c'est la faculté générale de communication et d'expression, artistique notamment. Le terme caché signifie quant à lui le fait d'occulter, de déformer la réalité. [...]
[...] Le découpage opéré par les mots ne coïncide pas avec celui du réel. Ces deux découpages s'opposent comme le général au singulier. En définitive, force est de constater que les deux thèses qui s'opposent sur la question de savoir si les mots nous cachent des choses, ne remettent pas en cause l'idée que les mots, la langue forment une nomenclature, une liste d'étiquettes collées sur les choses pour les désigner, les nommer. En revanche, pour Platon comme pour Bergson, la langue est certes une nomenclature mais une nomenclature mal faite : les mots ne correspondraient, en effet, jamais aux choses, à la réalité. [...]
[...] En ce sens, les mots sont-ils conformes aux choses qu'ils désignent ? On pourrait voir ici une conformité aussi bien naturelle que conventionnelle. D'abord, cette conformité entre les mots et les choses serait naturelle. Cratyle, dans le Cratyme de Platon soutient, par exemple, que les mots correspondent aux choses par nature, comme des images graphiques ou sonores des choses qu'ils vont imiter, désigner. Mais, bien que cela soit soutenable comme on le voit pour certains mots qui font appel à des allitérations (la grenouille coasse et des onomatopées, il n'en va pas de même pour tous. [...]
[...] La conformité entre les mots et les choses serait alors conventionnelle. Il n'empêche, donc, toujours selon Hermogène, que s'il y a bien conformité entre les mots et les choses, celle-ci est conventionnelle, culturelle et non point naturelle comme le proposait Cratyle. La langue serait une convention. II. La langue : une convention qui nous cache des choses Sur ce point, et dans ce même dialogue, Socrate attaque l'idée que Cratyme et Hermogène ont mis en commun. Selon lui, il n'y aurait aucune conformité entre les mots et les choses. [...]
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