Affirmer que la liberté est la valeur suprême de la morale revient à considérer que non seulement la liberté est à l'origine même de l'essence de la morale, mais aussi que cette première guide le raisonnement moral. Pour répondre à cette problématique, il faut définir les places relatives qu'occupent ces deux notions (...)
[...] Car sinon, la règle s'oppose à la notion de morale. En effet, il est contradictoire de dire qu'une règle est morale, si celle-ci détermine, de façon arbitraire et contraignante, des personnes comme étant immorales dans leurs actions, par opposition à d'autres personnelles, qui elles sont considérées comme pleinement morales. Une loi, fût-elle déclarée morale, si elle était imposée de l'extérieur, il semblerait qu'elle serait alors contraignante, non comme morale mais comme obligation, par définition aliénante car réductrice de nos facultés de penser comme de se mouvoir et de mouvoir. [...]
[...] À cet état s'oppose donc celui de citoyen d'une démocratie. Un nouveau point de vue serait de concevoir qu'en réalité, nous ne sommes pas vraiment amenés à choisir en certaines occasions entre notre bonheur et notre devoir, mais plutôt de choisir de remplir nos devoirs au lieu de satisfaire de façon immédiate un désir pressant. De ce fait, la réponse positive que nous sommes en droit d'apporter à nos penchants n'est que retardée à un moment où l'exécution en sera plus opportune ; et subséquemment se conformer à la loi morale n'est pas une abdication de notre bien-être. [...]
[...] Aussi ne devrait-on pas hésiter à faire fi de toute réglementation, quand bien même se réclamerait-elle de la morale. Il se dégage là une forme d'anarchie qui se veut libératrice de l'homme, habilité à répondre au moindre de ses vœux. Puisqu'il y voit une origine extérieure, l'homme nie le fait que la loi morale est une loi humaine, issue autant des autres que de lui-même. C'est ce qui lui permet d'une part, de ne se pas soumettre à la loi morale, et d'autre part, de ne s'astreindre qu'à la recherche continuelle d'un bien-être le plus grand possible. [...]
[...] En effet, lorsque liberté et devoir s'opposent, il y a confrontation entre action morale et immorale. À l'inverse, une action amorale, n'entretient aucun lien ni de contestation, ni de soumission au devoir. Dès lors, si l'on considère que l'activité morale est la finalité du devoir, il convient de s'interroger sur les motivations de l'action immorale, et par là-même, la place que la liberté peut y prendre. L'homme ne se livre pas à des actions que la morale réprouve de façon naturelle : quand bien même serait-il mauvais, il s'exposerait à la réprobation du public et à des maux qui l'en dissuadent. [...]
[...] Devoir de philosophie Peut-on faire de la liberté la valeur suprême de la morale ? D'après la définition généralement admise, la liberté est, pour l'homme, le pouvoir de ne pas subir la contrainte d'une détermination qui ne le rendrait plus maître et responsable de ses actes, mais au contraire soumis à une règle qui ne dépendrait pas de lui. Affirmer que la liberté est la valeur suprême de la morale revient à considérer que non seulement la liberté est à l'origine même de l'essence de la morale, mais aussi que cette première guide le raisonnement moral. [...]
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