Corrigé complet d'un sujet de dissertation de type Baccalauréat, concernant les rapports entre la philosophie et les différents modes de pensées qui relèvent d'elle et ceux qui s'en distinguent comme le sens commun, le "bien penser", les préjugés...
[...] Mais comment les dépasse-t-il et donc les prend en compte ? Développement : [ OUI ] Le philosophe doit son nom à sa pensée logique et donc univoque. [ parce que ] La philosophie est née pour conjurer la pensée mythique clivée et mal assurée. En effet, les premiers penseurs qui portent le titre de philosophes (les présocratiques tels Thalès, Pythagore ou encore Héraclite ) n'ont eu de spécificité que de laisser l'interprétation du monde par la mythologie grecque (travers notamment Hésiode, Homère ) pour lui préférer l'explication à partir du Logos c'est-à-dire la pensée rationnelle dont les ressorts ( causes et effets ) ne relevaient pas des caprices moraux, bon ou mauvais, des dieux, soit à partir de pensées imprévisibles et clivées ( appartenant au même dieu, mais pourtant contraires mais de causalité excluant tout rapport de contradiction, d'opposition ( d'ailleurs le principe de la logique est la non-contradiction ) La causalité garantit l'univocité ( les représentations du monde, des phénomènes naturels ne vont que dans un seul sens que scelle l'explication causale, déductive de la cause à l'effet ou inductive de l'effet à la cause Alors la causalité est un type de rapport nécessaire, c'est-à-dire que chacun de nous n'a pas le choix : il doit penser la même cause au même effet ou le même effet à la même cause : le rapport n'est que dans un seul sens pour tout observateur. [...]
[...] [ parce que ] La philosophie ne doit sa rectitude de pensée que par rapport à sa méthode. Penser, c'est tout simplement avoir des idées en tête des représentations mentales. Elles naissent spontanément en nous. Lorsque l'on pense, on élabore des jugements, des opinions, des convictions, qui comme telles sont personnelles, mais non nécessairement vraies, adéquates à la réalité objective, qui se produit en dehors ou en face de nous. Venant de moi, mes jugements peuvent être contradictoires vis- à-vis de moi ou vis-à-vis d'autrui ; c'est pourquoi je dois chercher à ce qu'ils ne soient plus contradictoires afin d'obtenir une réalité une et universelle, sur laquelle tout le monde serait susceptible de tomber d'accord. [...]
[...] Cependant, même si elle ne reçoit rien comme vrai et bien durablement (sinon elle se confinerait en une idéologie), elle est le discours qui défend une tolérante attitude de respecter pour son bien (cette fois entendu comme son intérêt et celui d'autrui la liberté d'opinions, terreau de son exercice même de remise en cause par la relativisation des pensées libres et différentes. Au fond, la philosophie consiste bien essentiellement en une pensée morale du respect de la dignité de chaque homme à pouvoir penser librement par lui-même. La philosophie est restée une pensée du bien vivre ensemble, c'est-à-dire dans le respect et dans la paix entre les hommes. [...]
[...] L'opinion en soi, livrée à elle-même est facilement réfutable par une autre. Si elle s'impose comme ce qu'il faut penser ou comme le bon sens c'est qu'elle garantit les intérêts sociaux (permet de faire vivre le plus grand nombre pour son caractère commun ou unificateur : par exemple il fut de l'intérêt des allemands d'une certaine époque de devoir penser que l'être humain d'origine juive est inférieur à celui de race aryenne, ce qui leur permettait de trouver une dignité par opposition et un intérêt à vivre) Ainsi, le bon sens le plus partagé, pensée la plus commune, a pour condition de possibilité la reconnaissance de tous, ou du moins d'un plus grand nombre, en l'absence de connaissance ou du caractère insuffisamment fondé de nos opinions. [...]
[...] Autrement dit la dialectique consiste à se détourner de l'opinion pour gravir le chemin menant progressivement à la vérité par un changement radical de pensée ou de perception, de plus en plus abstraite car de plus en plus éloignée des apparences. Mais le mythe nous apprend qu'un seul prisonnier effectue cette ascension et ce changement de pensée (de l'opinion à la connaissance de l'Idée originelle du Bien) ; et même celui-ci, voulant transmettre cette connaissance est tué par ses anciens compagnons. [...]
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