La construction du viaduc de Millau a été célébrée comme une grande réussite technique des ingénieurs français. Mais des associations écologiques ont protesté contre une telle défiguration et perturbation de l'environnement dans un endroit jusqu'alors préservé. Peut-on à la fois louer les prouesses techniques de l'humanité et garder un jugement entièrement favorable à l'égard de la nature et de ses lois propres ? Doit-on considérer la nature comme un modèle à respecter en tout point pour notre existence ? (...)
[...] Ce que Mill considère dans une deuxième partie. II) La thèse commune de l'imperfection naturelle Mill part cette fois d'une opinion très répandue, qu'il partage mais dont il dégage ici les présupposés La transformation de la nature par l'homme Un jugement de valeur positif accompagne les grands ouvrages d'art, qui supposent tous des prouesses et des moyens techniques impressionnants. Mill cite en effet des cas où le cours naturel des choses est totalement inversé par l'action humaine. Les phénomènes concernés ont nécessité des siècles de déroulement : des rives que la nature avait séparées ce que la nature avait enfoui à des profondeurs immenses ou se produisent au contraire soudainement et avec une force gigantesque, foudre inondations Or tous ces phénomènes sont en quelque sorte niés ou reconfigurés par la technique humaine. [...]
[...] Autrement dit, toute action justifiée dans le cours naturel des choses doit faire partie de ce dernier. Elle doit être faite en conformité avec la loi propre de la nature. Ce pourquoi Mill évoque l'instinct Dans ce cas, en effet, il peut y avoir modification du milieu extérieur mais dans le strict respect des lois de ce milieu. Certaines espèces animales, comme les abeilles ou les castors, interviennent sur l'environnement en façonnant des constructions mais ils le font par instinct, d'une manière toujours identique et en s'intégrant dans l'équilibre global. [...]
[...] Tout éloge de la civilisation, de l'art ou de l'invention revient à critiquer la nature, à admettre qu'elle comporte des imperfections, et que la tâche et le mérite de l'homme sont de chercher en permanence à les corriger ou les atténuer. (Stuart Mill, La nature) Commentaire Introduction La construction du viaduc de Millau a été célébrée comme une grande réussite technique des ingénieurs français. Mais des associations écologiques ont protesté contre une telle défiguration et perturbation de l'environnement dans un endroit jusqu'alors préservé. Peut-on à la fois louer les prouesses techniques de l'humanité et garder un jugement entièrement favorable à l'égard de la nature et de ses lois propres ? [...]
[...] Il contient en effet l'idée que l'homme ne doit pas suivre ou se soumettre à la nature, mais doit la diriger. Pour reprendre l'idée de Descartes, il doit devenir comme maître et possesseur de la nature C'est cette emprise qui est louée. On la retrouve aussi en science expérimentale quand on force la nature à répondre à nos questions, selon les termes de Kant, en construisant de toutes pièces une expérimentation artificielle pour comprendre un phénomène naturel. Ce n'est pas pourtant le pur plaisir de diriger : cela se justifie par le fait que la nature nous est hostile à de nombreux égards en ne nous donnant pas les conditions requises pour survivre. [...]
[...] Ce qui peut signifier qu'il est d'une substance autre que celle de la nature, qu'il répond à une dualité matérielle et spirituelle, comme le pense Descartes par exemple. Conclusion La nature n'est pas une référence qui est jugée utile et admirable par l'homme à tout propos. C'est plutôt l'homme qui est jugé valeureux quand il parvient à la diriger à ses fins. Mais est-il exclu que ce soit la nature elle-même qui ait établi cette façon d'agir pour l'homme ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture