Peut-on dire que nul n'est méchant volontairement ? Ce sujet est une allusion directe au précepte qu'énonce Socrate dans le Ménon ( 77b-78a ). Le mal viendrait alors de notre ignorance. Celui qui fait le mal ne le fait « pas exprès ». Il se trompe en voulant faire le bien. Il fait le mal en croyant que c'est le bien. Peut-on réduire le mal à une simple erreur de jugement, à un paradigme de la connaissance ? (...)
[...] Le sujet suggère l'idée que personne ne peut être méchant volontairement, ce qui reviendrait à dire que nous sommes tous sans exception des êtres innocents. A quelles conditions peut-on affirmer cela? Cela semble dans un premier temps absurde. En effet, comment on peut dire qu'un criminel qui tue ses victimes de sang-froid est quelqu'un d'innocent. Un acte dit involontaire signifie qu'il n'a pas été commis exprès. Dans quel sens peut- on alors comprendre cette formule nul n'est méchant volontairement? Platon dan le Ménon pose le problème de la définition du bien et du mal. [...]
[...] L'intention est bonne, c'est en cela qu'on peut dire que nul n'est méchant volontairement. Le mal ici s'apparente à l'ignorance. D'un point de vue de la connaissance, il est évident si il y a erreur de raisonnement, on ne peut pas tenir rigueur à celui qui l'a commis, mais du point de vue de la morale cela pose en effet problème. Si nul n'est méchant volontairement, peut-on encore appliquer des punitions? La justice a t-elle encore un sens? La méchanceté consisterait dans le fait de suivre ses pulsions, ses passions. [...]
[...] Notre innocence tient du fait que nous ne pouvons pas ne pas faire autrement. Posséder les bonnes règles de conduites ne signifie pas que nous pouvons les appliquer correctement. Rien ne nous prouve que nous sommes dans le juste. Si nous prenons la tradition judéo-chrétienne, le mal tiendrait son origine dans le péché originel. L'homme est condamné à être pécheur. Le péché nous innocente du mal. En effet, le fait même que la condition humaine commence par une transgression divine, l'homme naît dans le péché. [...]
[...] Le mal viendrait alors d'une erreur de notre jugement. L'enjeu qui en découle est le suivant, si nous réussissons à corriger nos défauts, il y aurait la possibilité d'une existence pacifique. Ici nous constatons que le mal n'est pas une substance à part entière. Il n'a de sens que par rapport au bien. Par nature, l'homme est quelqu'un qui vise le bien. Le mal serait perçu comme une simple contingence, un accident, quelque chose qui se produit indépendamment de notre volonté. [...]
[...] Peut-on dire que nul n'est méchant volontairement? Ce sujet est une allusion directe au précepte qu'énonce Socrate dans le Ménon ( 77b-78a Le mal viendrait alors de notre ignorance. Celui qui fait le mal ne le fait pas exprès il se trompe en voulant faire le bien. Il fait le mal en croyant que c'est le bien. Peut-on réduire le mal à une simple erreur de jugement, à un paradigme de la connaissance? Le sujet tel qu'il nous est donné sous-entend que le méchant le serait involontairement. [...]
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