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Les Lumières renvoient à un mouvement intellectuel et philosophique européen du XVIIIe siècle. Elles caractérisent une période de sécularisation (déjà amorcée par le protestantisme) et d'émancipation des sciences et de la philosophie à l'égard de la religion (processus initié par Descartes). Ce mouvement de pensée soumet donc à un examen critique les formes d'autorités traditionnelles, dont les dogmes et les préceptes religieux. L'esprit des Lumières prône l'usage de la « raison éclairée » et aspire à sortir l'homme de toutes les tutelles, rejetant notamment l'autorité arbitraire et les oppressions religieuses. Il est ainsi courant de considérer que les Lumières, notamment françaises, se caractérisent par un scepticisme, une remise en cause de l'Église, voire par une position anti-religieuse à la faveur d'un plaidoyer pour la raison, la liberté et la tolérance.
[...] (1764). Dictionnaire philosophique. Folio. [...]
[...] Pour saisir plus finement la philosophie des Lumières à l'endroit de la religion il est aussi nécessaire de distinguer une position anticléricale et une position antireligieuse. Quand l'antireligion renvoie à un rejet pur et simple de toute forme de religion, l'anticléricalisme renvoie plus spécifiquement à une hostilité au clergé et notamment à l'influence des autorités religieuses dans la vie publique. Ces distinctions faites, on comprend que la philosophie des Lumières entretient un rapport bien plus complexe à la religion qu'on le présente souvent. [...]
[...] C'est pourquoi, loin d'une posture antireligieuse, la philosophie des Lumières prône une religion naturelle. Les Lumières et la "religion naturelle" Loin d'être hostiles à la religion, ces penseurs avaient davantage tendance, y compris en France, à s'en faire les défenseurs. En réalité, la philosophie des Lumières prône une religion naturelle, de la raison, prenant la forme tantôt d'un déisme (admettant donc l'existence de Dieu, ou d'un être suprême) ou d'un théisme (admettant Dieu comme créateur). Cette religion naturelle est ainsi fondée sur la raison et sur le libre examen critique des religions révélées et de leurs dogmes, ce qui n'est pas incompatible avec un anticléricalisme radical comme on l'a vu chez Diderot et Voltaire. [...]
[...] Pour conclure, la philosophie des Lumières n'est pas anti-religieuse. Elle se veut néanmoins critique à l'égard des dogmes oppressifs et des institutions religieuses. Les positions anticléricales les plus radicales émergent en France s'attaquant à l'Église mais non à la foi. Les Lumières, bien loin d'être un siècle athéiste ou de l'irréligion, est bien davantage le siècle de la religion naturelle, une nouvelle conception conciliant foi et raison. Il semble ainsi que les philosophes des Lumières s'inscrivent dans la continuité des théologiens. [...]
[...] Du contrat social. Flammarion. Rousseau, J.-J, (1762). Émile ou De l'éducation. Flammarion. Voltaire. (1763). Traité sur la tolérance. Flammarion. Voltaire. [...]
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