« Chaque personne possède une inviolabilité fondée sur la justice qui, même au nom du bien être de l'ensemble de la société, ne peut être transgressée ». Cette pensée de Rawls illustre bien l'idée que la perte de liberté d'un individu ne peut être justifiée par la volonté d'autrui d'obtenir un bien supplémentaire, de quelque nature qu'il soit. Dans nos sociétés occidentales, il apparaît que cette notion de justice, souvent rapportée à celle d'équité, reste centrale pour un ordre social stable. En philosophie, le terme de Justice est depuis très longtemps source de débats. Ces derniers aboutissent à une définition de la Justice chez les sophistes comme un accord passé entre les hommes qui règle leurs rapports selon la loi. Il ne faut donc pas confondre l'idée de Justice en tant que valeur et l'institution qui en est garante. Pour bâtir notre développement, nous nous baserons sur l'une et l'autre des définitions en explicitant leur utilisation selon le contexte et l'auteur étudié (...)
[...] Egalité ; justice mutuelle. Je suis membre d'un jury pour les chevaux ; j'ai à dire quel est l'éleveur qui mérite la récompense ; je la lui donne. Inégalité ; justice distributive Par cet exemple, Alain reprend le double sens de la Justice développé par Aristote. Il explique ainsi toute la complexité d'une notion qui peut à la fois être synonyme d'égalité comme de la plus grande injustice. En effet, il développe l'idée qu'il existerait en réalité deux Justices, une justice qu'il qualifie de mutuelle et une justice distributive. [...]
[...] Le droit interdit au citoyen d'utiliser la violence contre autrui mais utilise ce même procéder pour s'imposer aux citoyens. Dès lors n'est-il pas indispensable que la force soit uniquement un moyen parmi d'autres et pas l'unique système d'application de la Loi. Rousseau insiste sur le fait que la Loi doit diriger la Force et non l'inverse pour éviter de tomber dans un système semblable à une tyrannie. Mais il faut Selon une étude publiée par le ministère de la Justice en Août 2003 donc les chiffres sont disponible sur : http://www.france5.fr/ripostes/D00069/136/134913.cfm 9 comme l'explique Pascal, que ce qui est juste devienne fort et non que le fort devienne juste. [...]
[...] Pourtant Aristote trouve le fondement de la Justice dans l'égalité. En effet, après avoir connu l'injustice, la douleur qu'elle entraine, l'Homme est amené à réfléchir. D'après Aristote, seule la 6 Justice peut pousser l'individu à raisonner sur sa condition. L'injustice est l'inégalité, le fondement de son contraire est donc l'égalité. Pour les penseurs dits traditionnalistes, l'ordre social doit refléter les inégalités sociales. Cette situation permet à tous les individus de savoir qui ils sont, quels sont ainsi leurs droits, leur position dans la société dans laquelle ils évoluent et ce qu'ils peuvent attendre d'autrui. [...]
[...] Donner une chance à ces personnes de répondre de leurs actes, d'entrer dans une démarche en lien avec une société juste c'est permettre à notre société d'évoluer vers un système ou la réponse ne sera pas uniquement sanction et exclusion, système qui ne fait qu'aggraver la situation d'un ordre social particulièrement fragilisé. La force est doc indispensable pour une application de la loi mais à condition qu'on ne voit pas la Justice uniquement comme institution mais surtout comme valeur. La description faite de la relation entre sanction et force amène donc à se poser la question de la définition même de Justice et de son ambigüité. Nous tenterons d'éclaircir cet élément de la problématique en nous basant sur un extrait de la pensée d'Alain. [...]
[...] 136- 5 Ces deux auteurs nous permettent ainsi de constater qu'en élargissant quelque peu l'idée d'institution à celle de valeur, lorsque les hommes ne font pas que constater l'existence de normes mais qu'ils croient en leurs principes, l'ordre social peut s'en trouver directement modifié. Les visions traditionnelles et modernes, leurs divergences, amènent à se poser la question des objectifs de la Justice qui peuvent parfois être tiraillés entre des directions opposées. Pour parvenir à éclairer cette situation, il nous faut revenir à la définition proposée par Aristote, définition qui permet de comprendre la dualité des objectifs assignés à l'idée de Justice, et ainsi d'approfondir l'idée de Rousseau pour mieux intégrer le fonctionnement et les dysfonctionnements de la Justice dans nos sociétés modernes. [...]
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