La liberté est au coeur des préoccupations humaines. Chacun tend à l'atteindre. Mais qu'est-ce que la liberté ? La liberté en tant que telle est difficile voire impossible à définir. Quand on arrive à lui donner une définition on la décrit souvent négativement : être libre, c'est ne pas en parler, ne pas être dépendant... Mais le fait d'en parler prouve qu'elle existe, qu'elle doit avoir un sens. Quel est-il ? De quoi parle-t-on quand on emploie le mot « liberté » ? On ne sait pas, les gens la mentionnent et se battent pour elle sans même savoir de quoi il est question, prenons par exemple l'épisode de la Révolution française nommé « La Terreur » et qui se déroula en 1793. En résumé, la liberté « a plus de valeur que de sens » comme le dit Paul Valéry dans Regards sur le monde actuel.
Cependant on associe souvent la liberté à la responsabilité on pourrait donc s'intéresser à la liberté du point de vue de la responsabilité qu'elle engage. Mais est-ce que la responsabilité est indispensable à la liberté ? C'est en étudiant le lien entre la liberté et la responsabilité qu'on réalise que celle-ci peut conduire au rejet de la liberté. En effet, être responsable c'est s'engager et cet engagement peut faire peur. Or si on associe la responsabilité à la liberté, la peur engendrée par la responsabilité peut devenir une peur de la liberté, ce qui risquerait de provoquer sa négation. C'est pourquoi on peut envisager la liberté sans responsabilité. Le rapport entre la liberté et la responsabilité est-il forcément exclusif ? Peut-on vraiment être libre sans être responsable ? La liberté sans la responsabilité a-t-elle une réalité ? Si on considère la liberté en tant que responsabilité, alors être libre c'est traverser les difficultés et se surpasser (...)
[...] La liberté ne fait sens que dans et par le courage. Grâce à lui, elle peut surmonter l'aspect contraignant de la responsabilité et s'accomplir pleinement. En effet, la liberté se concrétise à l'aide du courage car il lui permet de passer outre le côté négatif de l'engagement. Sapere aude dit Kant dans Qu'est-ce que les Lumières Il est vrai, il faut oser et se démarquer. Que serait la vie si on ne prenait aucun risque ? De plus la responsabilité n'a pas qu'un sens négatif. [...]
[...] Finalement, il est possible d'être libre sans être responsable seulement cette liberté n'est qu'abstraction. Quelle est alors la réalité de la liberté ? Comment se concrétise-t-elle ? La responsabilité permet à la liberté de devenir réelle. Grâce à elle, l'individu domine ses passions, il en a une dominante et c'est ainsi qu'il s'insère dans la réalité, dans le tout. Pour être réelle, la liberté doit être individuelle elle est donc associée à la responsabilité. Cette responsabilité n'est pas négative comme on pourrait le croire mais au contraire si on ose s'exposer avec courage on se réalise pleinement et on devient libre. [...]
[...] C'est ainsi qu'il démontre aux déterministes, qui sont persuadés que la liberté est illusoire car on est de part en part conditionné, que la liberté est partout. Il insiste sur le fait que nous sommes les conditions premières de nos actions donc, en s'appuyant sur Descartes, il explique qu'il faut tâcher de nous changer nous-mêmes au lieu de changer l'ordre du monde. Peut-être que nos habitudes, notre situation sociale nous sont données à notre naissance et qu'on ne peut les changer mais c'est en évoluant nous-mêmes qu'on confirme notre liberté. Une autre façon d'avoir une liberté sans responsabilité c'est de se mettre sous tutelle. [...]
[...] Or la volonté doit être liée à la connaissance. Elle ne peut être infinie, elle doit se limiter à la connaissance de l'entendement. Descartes explique que les erreurs commises sont les conséquences de la disproportion entre la volonté infinie et la connaissance de l'entendement finie. C'est ce qu'il développe dans Les Méditations métaphysiques, IV. Donc les conséquences de nos actions ne sont dues qu'à nous-mêmes puisque c'est notre connaissance qui est incomplète. En parlant de volonté comme contradiction Hegel insiste dans Les Principes de la philosophie et du droit que si la volonté dépend de son contenu elle est abstraite puisque comme tous les contenus sont possibles ils se font du tort. [...]
[...] Ne peut-on pas craindre la liberté si elle est responsabilité ? Certes la responsabilité dans la liberté peut être effrayante pour plusieurs raisons. Premièrement, être libre c'est prendre des risques en faisant des choix. Mais ce qui fait peur, c'est la conséquence de ses choix. On peut très bien se tromper et on risque de perdre sa liberté. Hegel définit la liberté comme le pouvoir de se détacher de tout sans distinction dans Les Principes de la philosophie et du droit seulement cette description de la liberté amène à une négation complète puisqu'on refuse toute sorte de détermination et cela conduit à la furie de destruction Autrement dit, prendre la décision de devenir libre peut être dangereux pour les autres et pour nous-mêmes (on pourrait en venir à se nier soi-même après avoir nié autrui). [...]
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